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Gary Kurtz, producteur de Star Wars, est mort

Il y a des noms qui résonnent pour tous les passionnés dans la galerie des faiseurs de rêves d’une galaxie lointaine, très lointaine…. Gary Kurtz en est un. Le légendaire producteur hollywoodien vient de nous quitter à l’âge de 78 ans. Et il était ni plus ni moins qu’une figure mythique de la création et du succès de la saga Star Wars de George Lucas, et surtout l’un des architectes de ce que beaucoup considèrent encore à ce jour comme les deux meilleurs épisodes de la franchise, à savoir Un Nouvel Espoir et L’Empire Contre-Attaque. Gary Kurtz aura collaboré une quinzaine d’années avec George Lucas et aura notamment aidé le père des Jedi à trouver le concept définitif de la Force. Son souci du perfectionnisme, la pertinence de ses idées et sa parfaite cohérence artistique auront sans nul doute contribué largement à faire des quatrième et cinquième épisodes de Star Wars, des réussites !

Garty Kurtz Star Wars
Harrison Ford, Gary Kurtz et Mark Hamill

Gary Kurtz, producteur émérite

Né le 27 juillet 1940 à Los Angeles, Gary Kurtz a débuté sa carrière dans le courant milieu des années 1960 en occupant divers postes de tournage sur des dizaines de films différents. A l’époque, il fallait un peu jouer les touche-à-tout pour se créer une expérience assez solide pour pouvoir s’attaquer à des projets plus importants. Il finit par trouver son compte dans le domaine de la production, c’est là où il excelle. Après avoir collaboré sur quelques métrages oubliés des studios de la MGM et Universal, Gary Kurtz fait la rencontre d’une jeune George Lucas en 1973 pour les besoins du film American Graffiti. De cette rencontre va naître une collaboration importante. Le film rencontre un beau succès au box-office, générant pas moins de 118 millions de dollars de recettes alors qu’il aurait coûté à peu près 800 000 dollars. C’est donc très logiquement que le duo se reforme sur un projet encore flou de conte spatial et merveilleux… Mais Gary Kurtz, bien qu’ingénieux et débrouillard, fait face sur le tournage de Star Wars : Un Nouvel Espoir aux tensions entre George Lucas et les techniciens anglais. A cela s’ajoute les conditions météorologiques désastreuses en Tunisie, retardant le tournage… L’ambiance dans laquelle est plongée Lucas tend à compromettre les enjeux mêmes du film et de la 20th Century Fox, le cinéaste ne prenant pas vraiment conscience des abysses dans lesquelles il s’est plongé…

Gary Kurtz

La fracture Kurtz – Lucas

Mais Gary Kurtz fait preuve de médiation aux bons moments et maintient le navire à flot, tout en temporisant les craintes de la Fox, qui ne voit pas le bout du tunnel… Kurtz incarne d’une certaine manière le chaperon de Lucas à cette époque… C’est tout naturellement que Gary Kurtz rempile pour Star Wars : L’Empire Contre-Attaque. Mais de plus en plus de désaccords naissent entre les deux fortes têtes : tout d’abord, le profond conflit est lié aux choix éditoriaux. Gary Kurtz ne suit pas George Lucas quand ce dernier se permet de céder davantage de terrain de noirceur afin de satisfaire un plus large public. De l’autre côté, George Lucas reproche à son producteur de mal gérer le budget (Lucas a du emprunter 10 millions supplémentaires pour terminer le film) et le planning de production du film confié à Irvin Kershner. Gary Kurtz poursuit ses missions de producteur jusqu’à la post-production et la sortie outre-Atlantique du film. Mais d »un commun accord, la sentence tombe à l’issue du tournage du cinquième épisode : « Papa Kurtz » laisse tomber le paquebot Star Wars mais se fait vite remplacer par Howard Kazanjian, un proche de George Lucas, producteur exécutif de la saga Indiana Jones.

Gary Kurtz George Lucas
Gary Kurtz et George Lucas

Kurtz poursuit par la suite sa carrière, en produisant le non moins mythique Dark Crystal, réalisé chez Universal par les maîtres Jim Henson et Frank Oz, devenu aujourd’hui une référence de fantasy. Mais le virage pris par la saga Star Wars n’a jamais été totalement digérée pour Gary si bien que le producteur critiquera tout au long de sa carrière ouvertement la tournure prise par Lucasfilm sur sa saga majeure, trop commerciale selon lui. Star Wars : Le Retour du Jedi en prendra d’abord pour son grade. Kurtz s’est souvenu à quel point George Lucas avait marqué un virage franc sur la vision de sa marque depuis le succès des (Les) Aventuriers de l’Arche Perdue. Selon Kurtz, Lucas a fini par être convaincu que le public ne se souciait plus de l’histoire mais était simplement là pour des sensations fortes et du divertissement, et a commencé de la sorte, à dévier de ses projets scénaristiques initialement prévus pour Le Retour du Jedi, ce qui a provoqué son départ. Kurtz a également affirmé que Lucas avait remplacé l’accent sur le récit par la priorité à la commercialisation du jouet. Dans une interview de 2010 pour le LA Times, Kurtz a révélé qu’il était devenu désabusé avec ce qu’il a constaté dans la direction axée sur le marché de la franchise, ainsi que les changements liés de Lucas sur l’intrigue du troisième film, qui était à l’origine beaucoup plus sombre, et soi-disant devait inclure la mort de Han Solo, le triomphe royal de Léia et la sortie très western de Luke, errant dans la galaxie. L’arrivée de personnages comme les Ewoks, la fin euphorique à la « happy ending » et la destruction de l’Etoile de la Mort sont effectivement des arguments de choix dans le camp des pro-Kurtz.

Oz Un Monde Extraordinaire
Oz, Un Monde Extraordinaire (1985)

Gary Kurtz chez Disney

Star Wars : Le Réveil de la Force et Star Wars : Les Derniers Jedi auront eu raison de cette fin fantasmée par Kurtz finalement puisque Han meurt bien et Luke offre une sortie des plus spirituelles. Gary Kurtz fut également le producteur de Oz, Un Monde Extraordinaire (1985) des studios Disney, un film basé sur les livres Oz de L. Frank Baum. Malgré les sommes importantes allouées au film, le changement de réalisateur et l’ambition de Disney, le film n’a pas rencontré le succès escompté en salles obscures. Enfin, chez Disney, plus précisément chez Miramax Films, bien plus méconnu, le film d’animation Le Voleur et le Cordonnier, a été développé durant des années dans les 1980, et notamment par Gary Kurtz. Le producteur n’a pas été crédité au générique malgré tout. Trois versions du film subsistent, une du réalisateur, une en version australienne avec des chansons ajoutées et une autre, distribuée par Miramax Films mondialement avec des coupes et des changements de voix. Gary Kurtz vivait à Londres avec sa famille, où il y a fini ses jours, des suites d’un cancer.

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