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Hommage à Notre-Dame de Paris avec Quasimodo

Walt Disney disait que « le rire n’est pas un ennemi de l’apprentissage ». Dans cette nouvelle rubrique, nous vous proposons d’apprendre en vous amusant. Retrouvez sur Disneyphile la publication régulière d’un cahier d’activité se composant d’un article liant un classique d’animation des studios Walt Disney ou un long-métrage Pixar à une thématique pédagogique. Vous y trouverez un QCM sur le film, de petits exercices ludiques dans l’esprit d’un cahier de vacances et une activité pratique à faire seul ou en famille. Téléchargez tous les documents au format PDF (lien de téléchargement). Le cinquième de cette série associe Le Bossu de Notre-Dame à la thématique de l’architecture et Notre-Dame de Paris.

Quasimodo au cœur du monument parisien

Le Bossu de Notre-Dame (The Hunchback of Notre Dame), sorti en 1996 est le 48e long-métrage d’animation et 34e classique d’animation des studios d’animation Walt Disney. Il est réalisé par Gary Trousdale et Kirk Wise pour une durée de quatre-vingt sept minutes. S’inspirant librement de l’œuvre littéraire Notre-Dame de Paris de Victor Hugo publié en 1831, le film met en avant le personnage de Quasimodo, rêvant de liberté et prêt à tout pour sauver la gitane Esmeralda, et surtout la protéger de la folie de son maître Frollo.

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Le film d’animation, tout comme le roman de Victor Hugo, est une ode à la cathédrale Notre-Dame, prouesse architecturale et monument mythique de France ; elle trône comme un personnage central au cœur de l’histoire. Les frères Brizzi, animateurs français, ont participé activement à la réalisation des plans de la cathédrale. Gaetan Brizzi confiant à France Info « Quand on a appris, mon frère et moi, qu’on nous appelait à Los Angeles pour travailler sur Le Bossu de Notre-Dame (…) Je me suis empressé de retourner voir la cathédrale, que j’ai visité de fond en comble, avec une émotion incroyable. Ce mystère qui y règne, cette présence séculaire et ce mysticisme lié au bâtiment. On est parti très inspiré aux USA, ça nous a permis de donner le meilleur de nous-même et on nous a confiés d’ailleurs les séquences qui se passaient à Notre-Dame tant on la connaissait bien ». La cathédrale Notre-Dame de Paris est le monument catholique le plus emblématique de la ville de Paris. Elle se situe sur l’île de la Cité dans le quatrième arrondissement de la capitale. Dédiée à la Vierge Marie, elle est le siège de l’archidiocèse de Paris. 

Un projet de construction monumental 

L’emplacement de la cathédrale actuelle fut occupé auparavant par différents édifices religieux. C’est en 1160 que l’évêque Maurice de Sully engage la construction d’un nouveau bâtiment religieux. La velléité est de réaliser un édifice plus grand pour accueillir la population toujours plus nombreuse. En effet, le nombre d’habitants parisiens aurait doublé entre 1180 et 1220 pour atteindre 50 000 personnes. Au-delà d’un bâtiment religieux plus grand, la nouvelle cathédrale doit répondre à la nouvelle ligne architecturale correspondant à l’art gothique, qui succède à l’art roman. L’art gothique répond à des enjeux de hauteur, de verticalité, d’alternance entre des vides et de pleins, de la fusion de l’espace, de la multiplication des jeux de lumière, et, comme dit précédemment une taille conséquente pour accueillir tous les fidèles. Notre-Dame se voit pourvue de deux grandes phases architecturales. Une première de construction, une deuxième de transformation. 

La construction de la cathédrale répond à quatre grande étapes d’édification : 

  • De 1163 à 1182 : Construction du chœur et des deux déambulatoires.
  • De 1182 à 1190 : Construction des quatre premières travées de la nef, des bas-côtés et des tribunes.
  • De 1190 à 1225 : Construction de la base de la façade principale, des deux dernières travées de la nef, des portails et de la rose.
  • De 1225 à 1250 : Construction de la partie haute de la façade, des deux tours.

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La deuxième phase de construction s’étale du XIIIe siècle au milieu du XIVe siècle. A l’issue de l’édification de la cathédrale, il est à présent question de s’intéresser à des modifications et à l’ornementation. De grands noms de maîtres maçons sont connus de ces transformations : Jehan de Celle pour les façades et la rosace, Pierre de Montreuil pour le transept Sud et les chapelles, Pierre de Chelles pour le jubé et les chapelles du chevet. C’est à cette époque, en 1480, que se situe l’histoire du (Le) Bossu de Notre-Dame. A l’époque Renaissance, l’art gothique n’est plus à la mode. Les artistes camouflèrent ainsi les piliers, recouvrirent les murs et arcades de tapisserie et la statuaire baroque vint agrémenter les nefs. Sous Louis XIV et à l’initiative de Louis XIII, la cathédrale subit encore de nombreuses transformations ; par exemple, le célèbre jubé (clôture qui sépare le chœur de la nef) est détruit au profit d’une grille en fer forgé doré à la feuille d’or. 

Durant la Révolution française, Notre-Dame de Paris souffrit de nombreux actes de vandalismes ; l’édifice résiste mal au temps par manque d’entretien. De sorte, au XIXe siècle, le ministre des Cultes décide d’entamer un grand programme de restauration. Suite au décret du 2 novembre 1789 concernant la nationalisation des biens du Clergé, la cathédrale devient propriété de l’Etat et il lui incombe ainsi de financer ces nouvelles restaurations. On écarta le célèbre architecte Godde chargé de l’entretien depuis 1820 et on lui privilégia Jean-Baptiste Antoine Lassus et Eugène Viollet-le-Duc, célèbres pour leur travail sur la Sainte-Chapelle (édifice dont les voûtes inspirèrent celle du Château de la Belle au Bois Dormant à Disneyland Paris). Cette nouvelle campagne de restauration s’avéra compliquée par manque de budget et les plans durent être modifiés plusieurs fois par Violet Le Duc. Au terme de cette campagne, les plus belles réussites correspondent au programme sculpté qui mit à contribution le sculpteur Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume. 

Depuis la fin du XIXe siècle la cathédrale est suivie par un entretien régulier et approfondie. En 2013, à l’occasion du 850e anniversaire de la cathédrale, un nouveau programme de travaux est mis en place pour la moderniser. Restauration des éclairages, informatisation de l’orgue… Un système de prévention des incendies est également mis en place. Toutefois, celui-ci ne permit pas d’éviter l’incendie du 15 avril 2019. Ce dernier a détruit la charpente (la fameuse forêt) du XIIIe siècle, que l’on peut notamment apercevoir dans le film d’animation Disney, là où les gargouilles et Quasimodo cohabitent et où ce dernier sonne les cloches. Notre-Dame perdit également sa célèbre flèche de Viollet-le-Duc construite en 1860. Une première flèche avait été construite au préalable en 1250, cette dernière différait complètement de celle emportée par l’incendie. Le chef d’œuvre architectural de Viollet Le Duc culminait à 96 mètres du sol et pesait pas moins de 750 tonnes de bois et de plomb. Le Bossu de Notre-Dame de 1996 présente d’ailleurs, à l’inverse du roman de Hugo très fidèle à l’architecture de la cathédrale, la flèche du XIXe siècle et non pas celle contemporaine de l’histoire. 

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Cet incendie, difficilement maîtrisé, eut un impact émotionnel considérable sur la France. Touchant le patrimoine du pays, un monument historique et un édifice religieux de première importance, cet incendie pourtant pas le premier dans l’histoire du bâtiment, fut le plus destructeur de tous pour Notre-Dame. Heureusement, en dépit de la perte de la charpente et de la flèche, le programme statuaire monumental de la cathédrale fut épargné. Aujourd’hui, les travaux sont toujours d’actualité et malgré les nombreux architectes réquisitionnés pour sa restauration, Notre-Dame connaitra de nombreuses années de restauration avant de retrouver sa splendeur et surtout sa sécurité. 

Notre-Dame de Paris honorée dans les plans du film d’animation

La cathédrale de Notre-Dame de Paris répond à un plan traditionnel. Un plan en forme de croix latine, une entrée orientée Ouest mise en valeur par deux tours et un chevet arrondi à l’opposé Est. Les deux façades du transept sont orientées Nord et Sud. La nef principale se compose de dix travées et est accolée de double bas-côté se prolongeant par un double déambulatoire (galerie qui double le chœur et l’abside), la nef se termine ensuite par le chœur où se trouve le maitre autel et l’abside prolongé de cinq travées. La cathédrale compte 29 chapelles qu’elles soient latérales ou rayonnantes et 37 travées. La nef témoigne du premier âge du style gothique, se composant d’une voûte sexpartites. Son transept qui est le bras transversal à l’axe principale de la nef est également emblématique de ce style architectural. L’élévation de la cathédrale se fait sur trois niveaux et repose sur des grandes arcades, des tribunes, puis des fenêtres hautes. L’intérieur de la cathédrale est également grandement visible dans le film d’animation. On l’aperçoit notamment durant la séquence de la chanson « Les Bannis ont droit d’amour » qui permet une déambulation dans la nef, le transept et les bas-côtés, permettant quelques gros plans sur l’ornementation, la statuaire et la célèbre rose de la façade Sud du transept. Cette dernière recouvre Esmeralda et le sol de la lumière qui traverse ses vitraux colorés et accompagne la note d’espoir de la chanson. 

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Les cloches sont également une part intégrante de la composition de Notre Dame de Paris. Elles sont au nombre de seize et réparties dans les tours, la flèche et les combles. Des dix cloches présentes dans les tours, il n’en reste qu’une celle ancienne (de 1685), toutes les autres ont été refondues en 2012. Il n’en reste aucune des premiers âges de la cathédrale, aucune contemporaine de l’histoire du (Le) Bossu de Notre-Dame. Le film d’animation met toutefois en avant les cloches dans plusieurs scènes notamment lorsque Quasimodo les sonne. 

L’extérieur de la cathédrale est emblématique tout d’abord par sa façade Ouest avec ses tours, sa rose et ses portails. Elle compose la façade la plus mise en valeur dans le film d’animation. Cette façade qui correspond à l’entrée principale de la cathédrale, est une façade symétrique et tripartite avec une hauteur de 69 mètres avec ses tours. Ces trois portails correspondent de gauche à droite au portail à la Vierge, au Jugement Dernier et au portail de Sainte Anne. La galerie des rois en partie supérieure est un programme statuaire qui prend la largeur de la façade et se compose de vingt huit statues présentes dès 1210. A l’étage encore supérieur, une petite terrasse bordée d’une balustrade forme la galerie à la Vierge et porte la célèbre rosace de 9,60 mètres de diamètre, réalisée en 1225. Un petit ensemble statuaire visible aujourd’hui au côté de la rose provient de Viollet le Duc en 1854 et est de fait absent de la représentation dans le film d’animation. La chanson « Rien qu’un jour » est l’occasion pendant plusieurs minutes d’admirer toute cette architecture extérieure, un plan de toute la façade à l’issue de la chanson, mais également les arc boutants, et la flèche pendant la séquence. Si cette dernière correspond à une réalisation postérieure à l’histoire, la façade est elle d’une fidélité flagrante avec le XVe siècle. Enfin, la scène où Quasimodo sauve Esmeralda du bûcher, et, dans un moment fort brandit son corps en criant trois fois « droit d’asile », est un réel hommage à la rose occidentale devant laquelle l’action se déroule.

 

Parmi toute l’ornementation extérieure de Notre-Dame de Paris, un élément très important également, réside dans les gargouilles. Si le film d’animation Disney s’amuse à en faire des personnages anthropomorphes qui accompagnent Quasimodo, ces éléments de sculpture sont indissociables de l’architecture de l’édifice. Ces gargouilles, datant d’environ 1220 furent ajoutées à l’édifice durant sa construction pour s’apposer aux corniches supérieures afin de faciliter l’écoulement des eaux de pluie à la manière de gouttières. Ces dernières sont visibles dans le film d’animation pendant la chanson « Rien qu’un jour » lorsque Quasimodo debout sur l’une d’elles, domine le paysage parisien. 

Evénements à Notre-Dame de Paris

La cathédrale de Notre-Dame avant même d’être le sanctuaire de l’intérêt littéraire et artistique est également le lieu de nombreux événements historiques. Parmi ceux-ci, on peut relever en 1229 le dépôt de la Saint Couronne du Christ (avant d’être déplacée à la Sainte Chapelle à la fin de la construction de cette dernière en 1248). Plusieurs mariages y ont été célébrés comme celui de Marie Stuart reine d’Ecosse et du dauphin François le 24 avril 1558 ou de Napoléon III le 30 janvier 1853. Le couronnement de plusieurs rois y ont eu lieu comme Henri VI d’Angleterre en 1431 ou le sacrement en tant qu’empereur de Napoléon en décembre 1804 par le pape Pie VII. De manière plus contemporaine, la cathédrale est également le lieu d’obsèques nationales comme celles du Maréchal Juin en 1967 ou les funérailles de l’abbé Pierre le 26 janvier 2007. Elle est également le lieu de cérémonies d’hommage national comme ceux de Charles de Gaulle en 1970, de Georges Pompidou en 1974 ou de François Mitterrand en 1996.

Un chef d’œuvre d’animation pour un chef d’œuvre d’architecture

Le film d’animation des studios Walt Disney met en valeur le bijou d’architecture que représente Notre-Dame de Paris. Avec une certaine fidélité au monument, malgré quelques disparités, et une vision américaine du Moyen Âge français, ce 34e classique d’animation des studios voue un véritable culte artistique à l’un des plus beaux monuments parisien et français. En ce jour de commémoration du tragique incendie ayant touché le plus grand sanctuaire religieux de Paris, ces trésors de témoignage architectural et artistique que sont les œuvres littéraires et cinématographiques sont autant de supports pour perpétuer l’histoire, la mémoire de ce lieu et son âge d’or.

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