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Piper – Critique du Court-Métrage Pixar

Sorti en première partie du (Le) Monde de Dory le 17 juin 2016, et présenté avant-première au Festival international du Film d’Animation d’Annecy, Piper est un court- métrage des studios Pixar caractérisé par un réalisme bluffant. Réalisé par Alan Barillaro, ce cartoon propose une animation de six minutes, à la découverte des bécasses, oiseaux de bords de plage se nourrissant de crustacés. Presque à la manière d’un documentaire, ce film aux qualités esthétiques exceptionnelles décroche sans mal l’Oscar du Meilleur Court Métrage d’Animation durant la 89e cérémonie en 2017. Le dernier détenteur du prix pour les studios de Luxo n’était autre que Drôles d’Oiseaux quinze ans plus tôt, les oiseaux semblent de sorte particulièrement réussir à la filiale de Luxo Jr.

Piper, le deuxième Oscar pour un cartoon Pixar

Pour définir l’esthétique photoréaliste du court métrage sur le petit oiseau, intéressons-nous au travail de photographie de Danielle Feinberg qui, lors de la sortie de Nemo, exprimait un désir dans les studios de donner une illusion de la vie à travers leur production. Non pas en recréant « scientifiquement le monde réel » mais en essayant simplement de « créer un monde crédible ». Piper semble s’inscrire entièrement dans ce mode de pensée et cette vision de création.  Le modeleur 3D RenderMan, qui ne cesse de s’améliorer, le fut encore pour le court métrage, permettant un hyperréalisme des décors frappant. La mise en scène s’accompagnant de nombreux gros plans et d’une profondeur de champs modeste permet de mettre l’accent sur la qualité esthétique des grains du sable, du rendu de l’eau particulièrement impressionnant, des plumes de l’oisillon… Le rendu presque photographique, s’apparentant à de la prise de vue réelle fait passer l’animation à un autre niveau, et annonce de nouveaux champs d’exploration pour ce domaine. 

piper

Le réalisme, l’absence de dialogue, la caméra qui suit les oiseaux et leur action dans certains plans serrés permettent au film d’adopter un tonalité proche du documentaire. L’apparence des animaux reprend un caractère un petit peu plus cartoonesque, notamment grâce à leur silhouette ronde, des yeux très expressifs si caractéristiques du style Pixar pour véhiculer des émotions à ses protagonistes. Le spectateur suit tout le long du court-métrage la petite épopée d’un oisillon effrayé par l’eau qui n’ose plus aller se nourrir après avoir été renversé par une vague. Prenant finalement son courage en main et imitant un petit Bernard l’Hermite se terrant dans le sable pour éviter d’être emporté par l’eau, Piper réalise qu’il peut tout à fait aller récupérer les crustacés sous les vagues. L’animation de l’oiseau fait transparaitre la légèreté du mouvement, le travail sur le regard permet aux spectateurs de ressentir les émotions de Piper, tour à tour apeuré, frustré puis émerveillé et excité. Le court-métrage se ditsingue ainsi par une animation parfaitement maitrisée au service d’une histoire à la fois simple et touchante, efficace dans son sujet et son traitement.

Une animation impressionnante, un personnage attachant

Le court-métrage Piper a cela d’intéressant qu’il mêle une animation ultraréaliste et saisissante – un pari inédit pour un cartoon créé en images de synthèse – à une histoire proche du documentaire animalier, mettant en scène un oisillon attachant. Le gag léger associé au comportement tendre et enfantin de Piper permet d’apporter à un scénario de base assez simple, un petit atout supplémentaire pour le faire entrer dans le cœur des spectateurs. Piper restera mémorable dans l’histoire de Pixar.

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