Ce 15 janvier 2021 marquait le grand retour du Marvel Cinematic Universe après pas moins de dix-huit mois d’interruption. La phase IV de cette grande fresque super-héroïque s’est donc ouverte par l’épisode introductif de la première série créée par Marvel Studios pour la plateforme Disney+, WandaVision. Ce premier chapitre d’une saison de neuf épisodes nous plonge dans la charmante banlieue de WestView où l’on découvre le jeune couple marié formé par Wanda Maximoff et Vision, qui emménagent dans leur nouvelle résidence et apprennent à s’intégrer.
Ma sorcière bien-aimée à WestView
L’épisode s’ouvre sur un générique musical et un montage classique typiques typique des sitcoms des années 1950, le tout dans un format resserré 1.33 qui n’aura, vous l’aurez compris de cesse de s’étendre. Le titre de la série est d’ailleurs une référence au procédé de prises de vue VistaVision des années 1950… Nos jeunes mariés Wanda et Vision arrivent donc dans leur nouvelle maison. Au début de l’épisode, Wanda utilise ses pouvoirs pour nettoyer la cuisine. Lorsque Vision entre, une assiette heurte sa tête et se brise. Nos deux protagonistes font des blagues l’un sur l’autre et le public du studio rit à gorge déployée, donnant le ton pour le reste de l’épisode. Vous êtes donc bel et bien dans les chantres du divertissement américain de la télévision des années 1950… mais avec une touche de parodie !
Notre duo s’interroge sur la date qui est entourée par un coeur sur leur calendrier dans la cuisine. Mais aucun des deux n’est vraiment capable de se souvenir pourquoi cette date est spécifiquement entourée, alors ils décident simplement de célébrer ensemble cette journée. Vision quitte la maison pour aller travailler mais Wanda lui fait remarquer qu’il a oublié de se transformer en son apparence humaine, ce qu’il fait avant de partir. Wanda va ouvrir à la porte et c’est Agnès, jouée par Kathryn Hahn, qui se présente à elle. Wanda et sa nouvelle voisine de palier conversent et font quelques plaisanteries. Wanda décide de dire à Agnès qu’elle et Vision fêteront leur anniversaire de mariage et Agnès ajoute qu’elle veut l’aider à préparer cette soirée.
Nous découvrons ensuite Vision sur son lieu de travail. Le synthezoïde complète une pile de formulaires avant de les transmettre à un collègue qui lui indique qu’il travaille très rapidement. Il plaisante en expliquant que Vision est une sorte de machine ambulante, ce que Vision nie immédiatement et de manière hilarante. Notre héros fait également une blague sur la chanson « Yakety Yak », qui passe à la radio et ne comprends pas vraiment ce que lui et ses collègues font réellement au travail. Vision explique qu’il ne se souvient pas pourquoi cette journée est si importante, jusqu’à ce que son patron M. Hart, lui rappelle qu’il l’attend avec impatience ce soir. Il s’avère que Vision et Wanda étaient censés accueillir M. Hart et sa femme pour le dîner. M. Hart explique l’importance du dîner, soulignant le fait qu’un employé a été congédié parce que leur dîner s’est mal passé.
WandaVision joue des codes des sitcoms des années 1950
Vision appelle Wanda, qui planifie leur anniversaire avec Agnès à la maison. Poussant le format de sitcom à son paroxysme, nos deux voisines parlent de leurs projets pour la nuit sans jamais en préciser l’occasion, préparant la table etc. Après cette scène, l’épisode est en fait interrompu par une publicité. Mais il ne s’agit pas vraiment d’une vraie publicité, mais plutôt d’une réclame bizarre. Elle met en avant un grille-pain de dernière génération pour les ménagères, créé par Stark Industries, qui rappellera un peu l’armure d’Iron Man lorsqu’il se charge. La publicité est plus longue que prévue puisque le grille-pain met un certain temps avant de « biper » et sorte le toast. Voici un tout premier indice sur ce qui ne va pas dans cette dimension qui nous est exposée ici. Quelque-chose cloche et semble se confronter à la « vraie » réalité… Mais nous en saurons plus prochainement !
Le show fait son retour avec Wanda qui accueille M. et Mme Hart à son domicile. Wanda se faufile derrière M. Hart, le prenant pour Vision, et joue avec lui : « Devine qui c’est ? ». Vision, très gêné, se démène pour expliquer que Wanda est originaire de Sokovie en Europe et que c’est leur façon d’accueillir les invités. Les Hart acceptent cette explication, bien qu’il soit évident qu’ils sont un peu mal à l’aise. Vision et Wanda se retirent dans la cuisine où Vision explique ce qui se passe, soulignant que le cœur du calendrier représente la visite de son patron, (cœur en anglais s’écrit heart, en référence au nom de famille de son boss). Wanda enfile illico presto une nouvelle robe et s’affaire à préparer un bon dîner maison. Pendant ce temps, Vision discute de son travail avec son patron et essaie à nouveau d’obtenir plus d’informations sur ce que fait réellement son entreprise. Agnès arrive dans la cuisine pour aider Wanda à préparer le dîner et elle laisse tomber un plat. Le bruit qui vient de la cuisine incite Mme Hart à offrir son aide. Wanda précipite Agnès hors de leur maison et commence à travailler, utilisant ses pouvoirs pour avancer mais elle fait aussi beaucoup de bruit. Mme Hart fait une autre tentative pour venir l’aider dans la cuisine, mais Vision la distrait en chantant « Yakety Yak », prenant tout le monde au dépourvu.
Wanda a du mal à préparer le dîner, transformant un poulet en un panier d’œufs pendant que Vision continue de distraire les Hart avec sa chanson. Les Hart commencent à s’impatienter et à exiger des réponses. Au moment où M. Hart commence à gronder Vision, Wanda débarque dans la salle à manger et annonce que le dîner est servi et ils s’assoient tous pour manger. Mme Hart interroge Wanda sur leur histoire, que ni elle ni Vision ne peuvent se souvenir. M. Hart commence à exiger des réponses et dans son énervement, finit par s’étouffer avec sa nourriture. Wanda se rend compte apparemment que quelque chose ne va pas et semble paniquée avant de finalement dire à Vision de sauver M. Hart. Vision retire la nourriture des voies respiratoires de son patron et lui sauve la vie, ce qui met fin à la soirée. Étonnamment, les Hart sont ravis et M. Hart promet à Vision un rendez-vous concernant une promotion lundi matin.
L’Amérique puritaine face à des super-héros
Après le départ de leurs invités, Wanda et Vision se détendent sur leur canapé et Wanda souligne qu’ils n’ont pas d’anniversaire, de chanson ou d’alliance de noces. Ils décident que cette journée sera leur anniversaire de mariage, leur chanson, « Yakety Yak », et Wanda leur fabrique des bagues. Ils partagent un baiser et Vision éteint la télévision avec une télécommande. La série se termine comme une sitcom classique des années 1950. Mais, tandis que le générique défile, on sort progressivement d’un téléviseur et nous voyons quelqu’un assis à un bureau en train de regarder la fin de cette étrange sitcom. Un ordinateur portable sur le bureau et un écran d’ordinateur à côté de la télévision portent le logo SWORD. Ce premier épisode introduit brillamment la série. Il nous prépare évidemment à mieux comprendre comment et pourquoi Wanda a créé une sorte de dimension parallèle, si tenté que ce soit le cas.
Car Wanda et Vision sont clairement conscients que quelque chose ne va pas. Sous ces airs de sitcom hilarante, cet épisode 1 de WandaVision remplit ses promesses. Le casting fournit un travail incroyable pour s’intégrer à cet hommage parodique aux premières sitcoms (qui étaient les grands divertisseurs comme l’est Marvel aujourd’hui). Cette introduction montre à quel point la Maison des Idées peut user d’artifices créatifs légitimés par le simple fait de son aura auprès du grand public. Les clins d’œil au genre de la sitcom comme aux MCU sont légion. Et dans cet imbroglio temporel qui se délite petit à petit, servi par des basculements visuels très simples mais efficaces (gros plans, changements de focale…), se dessinent une intrigue prometteuse. On espère que ce traitement particulier ne sera pas qu’un simple gadget prétexte à revenir à une narration plus classique pour étendre le MCU mais que l’hommage se poursuivra de façon ingénieuse, repoussant même les limites de ce qui était fait par le passé dans ces formats. En tout cas, c’est un bon début pour une série qui va faire rire le public, chercher des réponses et préparer le terrain d’une phase IV ambitieuse. Notre critique détaillée de la série sera proposée après les neuf épisodes.
