Il fut surtout célèbre pour sa représentation d’une Amérique très lumineuse et spécifique au milieu du XXe siècle détonnant avec les mouvements plus classiques du pop-art. Ayant offert au public des méditations complexes sur la vie et la peinture, l’artiste Wayne Thiebaud nous a quittés le 25 décembre 2021 à l’âge de 101 ans depuis son domicile à Sacramento. Sa mort a été confirmée par sa galerie, Acquavella.
Wayne Thiebaud, une peinture riche et colorée
Pas réellement considéré comme un peintre de style pop-art à part entière, il fut souvent classé comme un illustrateur (notamment par ses détracteurs). Il était pourtant un virtuose dans l’art de sublimer le quotidien et sa symbolique profonde et subtile. D’images de tartes idéalisées à des enchevêtrements de spaghettis d’autoroutes ou des machines à boules de gomme bordées de halos bleus, Wayne Thiebaud a développé un style de figuration nettement impassible.
Wayne Thiebaud (prononcé T-bow) est né le 15 novembre 1920 à Mesa, en Arizona. Il a également peint au cours de sa carrière non seulement des paysages incandescents, légèrement antiques et poétiques, des grilles presque abstraites de champs et de rivières imaginaires. « Même à 101 ans, il passait encore la plupart de ses journées en studio, poussé par, comme il le décrivait avec son humilité caractéristique cette fixation presque névrotique d’essayer d’apprendre à peindre », indique le communiqué de la galerie.
Au lycée, il a commencé comme apprenti animateur pour Walt Disney Productions pendant trois mois un été, au moment où l’entreprise de Walt en était à ses débuts (il s’était entraîné à dessiner Popeye avec les deux mains en même temps, ce qui l’a aidé à obtenir le poste), puis a travaillé comme affichiste et artiste commercial en Californie et à New York avant de devenir peintre. Chez Disney, il a surtout travaillé comme intervalliste sur des cartoons de Dingo ou le film Pinocchio.
Wayne Thiebaud s’est donc spécialisé dans les peintures qui nécessitaient une grande quantité de peinture. Si lourd en fait qu’il a souvent gravé sa signature dans le tableau au lieu de l’apposer avec le pinceau.
« Un gros globe rond est tellement beau, et c’est vraiment une sorte d’orchestration de cercles de toutes sortes. Mais c’est aussi très sensuel, je pense, et cela offre de merveilleuses opportunités pour peindre quelque chose comme, presque comme un bouquet de fleurs. »