Disneyphile
étrange noël de monsieur jack

Les secrets de la création de L’Étrange Noël de Monsieur Jack

Le samedi 31 octobre 2020, le Walt Disney Family Museum organisait un nouveau panel virtuel sur le thème du film culte d’Halloween et Noël, L’Étrange Noël de Monsieur Jack, d’Henry Selick. Durant cet événement baptisé « Crowning the Pumpkin King: The Building of a Disney Nightmare », les artistes et créateurs derrière ce hit animé de fin d’année sont revenus sur sa création. De nombreux souvenirs de travail sur le plateau de tournage aux côtés du maître de production Tim Burton ont été livrés par les différents intervenants de cette conférence sur ce chef-d’œuvre animé révolutionnaire.

Sur le tournage de L’Étrange Noël de Monsieur Jack

Étaient présents durant cette heure de conférence, Allison Abbate, productrice d’animation, qui fut en charge de la coordination artistique du film au début des années 1990, Kathleen Gavin, co-productrice du film, qui depuis San Francisco pendant plus de deux ans fut chargée de superviser les opérations quotidiennes impliquées dans la réalisation du film pour le label Skellington Productions, Fon Davis, directeur créatif, qui a participé à la construction du plateau de tournage du film, Kat Alioshin, coordinatrice de production du film, et Anthony Scott, animateur en stop-motion qui a participé à la phase cruciale de l’animation de L’Étrange Noël de Monsieur Jack. Voici quelques anecdotes partagées par chacun des participants concernant leur expérience sur ce film.

l'étrange noël de monsieur jack
Henry Selick et Tim Burton
  • Le cinéaste Henry Selick a mis de côté les effets numériques, y-compris pour les scènes difficiles à produire, pour privilégier des effets artisanaux. L’utilisation des procédés du « pepper’s ghost » et de la double exposition photographique ont permis de réaliser des scènes magiques comme les apparitions de Zero.
  • Lors de la transcription de la conception des personnages et des décors à leur fabrication, les animateurs avaient toujours en tête un principe de faisabilité de chacune des idées et pesaient le pour et le contre. Ils ont ainsi fait face à de nombreux défis. Ce fut le cas pour le personnage de Sally qui n’avait pas été dessinée à l’origine avec des chaussettes. C’est quand l’équipe s’est rendue compte la charnière d’armature en métal dans ses pieds était plus épaisse que ses chevilles d’après les dessins, qu’ils ont voulu le dissimuler avec des chaussettes.
  • Les artistes ont débuté la construction des différents décors et personnages bien avant que le point final ne soit mis sur le script et la fin du storyboarding. Les chansons étant déjà prêtes pour la plupart, leurs scènes correspondantes furent tournées en premier lieu. La première séquence musicale qui fut animée et tournée fut celle de « Que Vois-Je ? » (« What’s This ? ») car les décors de Noël-Ville furent plus facile à fabriquer que ceux de Halloween-Ville.
  • Si la majeure partie des animateurs du studio furent engagés pour créer ce film, cela n’a pas suffit par rapport au nombre de personnages présents dans certaines scènes. La production a pris un certain retard de ce fait.
  • Certains décors occupaient bien trop d’espace pour que les animateurs puissent évoluer sur le plateau de manière optimale et animer les personnages correctement. Dès lors, il a été décidé de scinder en deux parties certaines parties de décors trop imposantes.
  • L’utilisation de l’ordinateur fut bénéfique pour les animateurs, en ce sens que la machine leur permettait de cartographier tous les différents mouvements de bouche des personnages. Cette iconographie de ces différents mouvements a servi de guide pour les animateurs. Il a été révélé que Jack Skellington devait changer de tête carrément à chaque mouvement de bouche.
  • Un tissu en duvetine fut utilisé pour cacher les rayons de lumière sur le plateau, tout autour de ce dernier. Ce tissu à la finition mate et connu pour sa grande opacité est encore utilisé aujourd’hui pour les films en animation en volume.
  • Le tournage a été réalisé avec de vieilles caméras Mitchell image par image, difficiles à trouver. L’équipe de production recherchait les caméras endommagées et les réparait pour en obtenir suffisamment pour le tournage.

  • L’inconvénient de tourner avec du film (et non du numérique) était que les animateurs devaient attendre le lendemain pour découvrir le résultat de la veille. Si une scène était à refaire, ils ne l’apprenaient que 24h après. Dans le même esprit, ils utilisaient une caméra pour filmer les « vraies » caméras en train de tourner, de manière à avoir un aperçu du tournage. Mais la parallaxe faisant, ils n’avaient jamais vraiment de certitude sur le résultat obtenu.
  • L’entrepôt dans lequel l’équipe a filmé n’était pas à température contrôlée et par temps chaud, des morceaux du plateau commençaient à fondre. Si les animateurs n’avait pas remarqué cela à temps, cela aurait pu provoquer la fragilisation complète d’éléments du décor sur le film et l’anéantissement de tout un travail sur un plan si il était en cours de tournage.
  • Anecdote pour le moins surprenante mais la construction d’une prise à deux pas du studio a également provoqué des tremblements au niveau des fondations de l’entrepôt qui abritait le studio, de quoi inquiéter les animateurs durant plusieurs mois.
  • L’équipe a utilisé un grand mur de planches avec des plans du film disposés en velcro. C’était une fête à chaque fois que l’équipe avait réussi à déchirer une scène du mur lorsqu’elle était terminée.
  • C’est Kat Alioshin qui fut chargée d’écrire sur des bocaux l’inscription « Deadly Nightshade ». Elle ignorait alors que ces bocaux feraient l’objet d’une déclinaison en produits dérivés populaires quelques années plus tard. La coordinatrice de production possède encore le pot original qu’a utilisé Sally ainsi que l’armoire qui renfermait ses différents ingrédients de potion.
  • En regardant de plus près les pierres tombales dans le cimetière de Halloween-Ville, vous découvrirez plusieurs noms de l’équipe de tournage, en guise de caméos.
  • Un générique introductif fut réalisé. Chaque lettre apparaissait grâce à des bonbons « candy corn », célèbres aux États-Unis mais cette scène ne fut jamais gardée au montage.
  • Si Tim Burton n’était pas toujours présent sur le plateau de tournage pour cause d’agenda professionnel très chargé, il avait tenu à rendre visite à chacun des créateurs. C’est ce qu’a révélé Anthony Scott, qui fut remercié en personne par le papa de Jack et ses amis, notamment pour son travail réalisé sur la séquence musicale « Pauvre Jack » (« Poor Jack »). C’est d’autant plus vrai puisque Anthony Scott et ses collègues furent soutenus par Tim Burton. Les studios Disney avaient demandé à ce dernier d’ajouter à Jack de vrais yeux, chose que le créateur refusa toujours catégoriquement. À l’issue du tournage, il était clair que s’ils avaient dû rajouter des yeux au personnage, son animation n’en aurait été que plus difficile à mettre en œuvre.
L’animateur Owen Klatte sur le tournage du film

Un grand merci au Walt Disney Family Museum de nous avoir donné l’opportunié d’assister à cette conférence.

© Disneyphile 2023 / Tous droits réservés / Reproduction interdite

Laisser un commentaire

* En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et la gestion de vos données par ce site.