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Akashinga : La Guerre de l’Ivoire – Critique du Documentaire National Geographic

Présenté en avant-première lors du Jour de la Terre au  festival EarthxFilm et sélectionné dans le cadre de l’édition 2020 du AFI Docs Film Festival, Akashinga : La Guerre de l’Ivoire est un film documentaire qui entre dans la collection des court-métrages du label National Geographic Documentary Films. Cette série de courts a été lancée en novembre 2019 avec Les enfants perdus du Myanmar d’Orlando von Einsiedel et Reporters de l’ombre du réalisateur Alexander A. Mora. Produit par le cinéaste James Cameron ainsi que Kim Butts et Drew Pulley, et réalisé par Maria Wilhelm, directrice générale de l’Avatar Alliance Foundation, Akashinga : La Guerre de l’Ivoire met en exergue de façon édifiante une communauté de femmes zimbabwaises qui luttent chaque jour pour protéger des espèces animales menacées et plus globalement la vie locale.

Akashinga, une fondation, un engagement

Durant un peu moins d’un quart d’heure, le court-métrage revient sur le parcours de ce groupe de battantes qui risquent leur vie pour en préserver d’autres contre le fléau qu’est le braconnage dans l’un des pays aux panoramas naturels (les chutes Victoria en tête) et aux écosystèmes parmi les plus diversifiés, riches mais aussi fragiles de la planète. Le documentaire se concentre notamment sur des figures de proue à l’origine de ce mouvement à la fois citoyen, écologiste et militaire, Damien Mander, un ex-membre des forces spéciales australiennes, qui s’est donné pour mission de former ces gardes forestières sans pour autant les ménager. C’est là toute la puissance du documentaire : montrer des forces à l’état brut qui finissent par ne plus faire qu’un.

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En observant la faune faire l’objet petit à petit de la traque par l’homme et ces terres naturelles d’Afrique australe se transformer en zones de guerre, Damien Mander a réalisé que la meilleure façon de lutter contre le braconnage était d’impliquer toute la communauté locale, chose possible en grande partie par l’intervention des femmes. La particularité de ces battantes est qu’elles sont toutes plus ou moins issues de milieux défavorisés et portent sur elles des cicatrices du temps, parfois physiques, parfois psychologiques (ou les deux). Comme une revanche sur la vie et dans le but également de pouvoir offrir à leurs enfants et aux prochaines générations un cadre de vie plus sain et sécurisé, elles s’engagent dans une lutte en connaissance des risques encourus. Leur tempérament impose dès les premières minutes le respect.

Des Rangers au service des animaux du Zimbabwe

Petronella Chigumbura a été l’une des premières recrues de Damien et dans le film, nous la voyons s’intégrer progressivement dans le cadre de la formation d’une nouvelle équipe Akashinga. Toutes ces femmes ne deviendront pas des Rangers. Certaines abandonneront devant la rudesse des épreuves. Le public apprend également, qu’outre le fait que cet engagement leur permet de se donner une autre raison de vivre dans un pays surpatriarcal, c’est une rare opportunité pour elles d’obtenir un emploi qui paie, leur permettant de nourrir leur famille ou d’acheter des terres, des opportunités de s’offrir des études supérieures et, dans certains cas, la possibilité de quitter un environnement familial abusif.

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Le but de cette formation militaire est également d’apprendre à lutter contre la chasse des animaux – et notamment les éléphants abattus pour leur ivoire – sans pour autant utiliser la violence. Impliquer les communautés locales, conscientes de l’intérêt écologique et économique de préserver la faune environnante, permet d’instaurer une guerre plus intelligente contre le braconnage. Ainsi, Akashinga : La Guerre de l’Ivoir nous immerge dans l’une des missions de ces soldats, qui neutralisent un chasseur qui avait été repéré auparavant. Tout l’enjeu de leur travail est d’anticiper au maximum – et donc de réfléchir – ces actions meurtrières sur les animaux des savanes, tout en mettant en place des actions courageuses, non sans dangers.

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Au final, Akashinga : La Guerre de l’Ivoire est une ode au courage et à la capacité d’un peuple, au départ accompagné par un tiers extérieur, de se prendre en main et protéger les richesses naturelles de son territoire. Ce film inspirant pourra sûrement donner des idées à d’autres communautés dans le monde, qui en se serrant les coudes et en travaillant de concert, pourront arriver à de grandes choses au service de la protection de la planète bleue. Il n’y a pas de petites actions ! Le documentaire se termine par une ouverture qui informe les téléspectateurs qui souhaiteraient soutenir cette initiative par le biais de la Fondation Internationale Anti-Braconnage. On ressort de ce film plein d’espoir !

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