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L’auteur Ludovic-Alexandre Vidal parle de La Fabrique des Rêves de Disney Junior

À l’occasion du lancement du spectacle La Fabrique des Rêves de Disney Junior, l’équipe InsidEars est partie à la rencontre du librettiste et parolier français Ludovic-Alexandre Vidal, qui a participé à la création de son scénario. Cette nouvelle création scénique de Disneyland Paris proposée dans la salle de spectacle réinventée de Studio D au parc Walt Disney Studios est présentée depuis le 1er juillet dernier. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que l’auteur collabore avec la Maison de Mickey sur l’un de ses spectacles puisqu’on lui doit l’adaptation française de la comédie musicale La Belle et la Bête qui fut présentée en 2013 et 2014 au théâtre Mogador.

Ludovic-Alexandre Vidal, un scénariste prolifique dans la comédie musicale

Ludovic-Alexandre Vidal s’est donc confié aux équipes de communication de Disneyland Paris sur son travail comme co-auteur sur le spectacle La Fabrique des Rêves de Disney Junior (Disney Junior Dream Factory) et les défis que cela a représenté.

[InsidEars] Comment es-tu devenu auteur de théâtre musical ?

[Ludovic-Alexandre Vidal] Rien ne me prédestinait a priori à travailler dans le milieu artistique. J’ai plutôt une formation d’ingénieur, avec un doctorat de l’École Centrale à Paris. C’est une rencontre qui a tout changé, avec mon meilleur ami, Julien Salvia, qui est compositeur, et avec qui j’écris des comédies musicales depuis 15 ans maintenant. Nous avons commencé à travailler ensemble durant nos études à Centrale, et en sortant de l’école, nous avons décidé de continuer. Nous avons écrit Le Prince et le Pauvre, puis Raiponce et le Prince aventurier et La Petite Fille aux Allumettes (avec Anthony Michineau) qui ont été tous les deux nommés aux Molières, suivis des (Les) Aventures de Tom Sawyer, le Musical et du (Le) Tour du Monde en 80 Jours, le Musical, joués à Mogador et également nommés aux Molières. Nous travaillons aussi sur des séries animées et des spectacles en Angleterre, et je suis adaptateur de l’anglais vers le français pour des spectacles auxquels j’ai collaboré, comme Sister Act, Cats ou encore La Belle et la Bête, toujours à Mogador.

[InsidEars] Comment en es-tu venu à travailler pour Disneyland Paris ?

[L-A. V.] C’est un rêve de gosse ! Ma première rencontre avec la comédie musicale, ce fut les Grands Classiques Disney des années 1990. Je rêvais de rejoindre cette grande famille ! Or, il se trouve que Julien fut l’un des interprètes de La Forêt de l’Enchantement : Une Aventure Musicale Disney donné à The Chaparral Theater entre 2016 et 2017, et c’est dans ce cadre qu’il a rencontré Claire Salmon, la productrice du spectacle. C’était à l’époque de notre Tom Sawyer à Mogador, et c’est ainsi qu’elle a découvert notre travail en tant que créateurs. Les choses se sont alors mises en place naturellement à travers Claire, Aurélien Berda, qui travaillait lui aussi sur le projet, puis Paul Chychota, le Metteur en Scène de La Fabrique des Rêves de Disney Junior. Pour une première expérience à Disneyland Paris, ce fut une expérience… de rêve ! Et, hasard des castings, Julien est également l’un des interprètes du spectacle !

[InsidEars] Quelle est l’histoire de La Fabrique des Rêves de Disney Junior ?

[L-A. V.] Il existe un endroit sur Terre où les rêves du monde entiers sont collectés pour les transformer en magie qui est ensuite répandue à travers le monde : c’est la Fabrique des Rêves. Nos visiteurs vont donc avoir l’occasion unique de découvrir cet endroit merveilleux. Or, au fur et à mesure de cette visite, ils vont se rendre compte que sur les six employés qui travaillent dans cette usine, trois sont des rêveurs naturels : Rotor, Gasket et Stylus. Mais les trois autres ont plus de difficultés. Axel et Spark auront besoin de Fancy Nancy et Vampirina pour apprendre à exprimer leurs rêves tandis que Miss Mallet, la responsable de cette usine, est tellement occupée à la faire fonctionner qu’elle en a oublié de rêver. Grâce à Timon et à toute l’équipe, elle va réapprendre à rêver et toute l’usine va remarcher.

Ludovic-Alexandre Vidal
Ludovic-Alexandre Vidal. Crédit : Disneyland Paris

[InsidEars] Comment s’est passée l’écriture du spectacle ?

[L-A. V.] Nous sommes passés par de multiples phases et de multiples versions avant la version finale. Lors de notre première réunion avec Paul, nous avons d’abord réfléchi au concept, à la manière de représenter les rêves sur scène. Qu’est-ce qu’un rêve ? Comment fonctionne l’usine ? Autant de questions que nous nous sommes posées pour trouver les bases de notre histoire. Nous avons également réfléchi aux Personnages qui allaient être présents ainsi qu’aux chansons de l’univers Disney Junior qui allaient contribuer à raconter notre histoire. Ensuite, nous avons collaboré avec Matt Hoverman, qui est l’un des auteurs de la série Fancy Nancy Clancy. Il connaît parfaitement l’univers de Disney Junior et il nous a apporté son expertise au sujet du storytelling de tous ces Personnages. Nous avons également traduit certains éléments de chansons et de dialogues, tout en étant très attentifs au fait que notre histoire soit compréhensible au-delà des mots, à travers les intentions de jeux des Personnages.

[InsidEars] Comment les Personnages de Disney Junior interviennent-ils dans l’histoire ?

[L-A. V.] Nous avons invité ceux qui étaient le plus en mesure d’aider les employés qui avaient du mal à rêver. Pour Axel, il fallait vraiment l’intervention de Fancy Nancy Clancy. Il n’ose pas s’exprimer. On le remarque à peine. Fancy Nancy Clancy va lui apprendre à oser être lui-même, à exprimer tout son côté chic et flamboyant, comme elle ! De son côté, Spark est passionnée de musique, mais préfère se cacher dans le vestiaire pour jouer de la guitare. Avec son côté « rock star », Vampirina était le Personnage idéal pour l’aider à s’affirmer et à montrer son talent au monde. Elle est passée par là, et a fait pratiquement le même chemin. Quant à Miss Mallet, elle est un peu coincée dans son rôle de responsable. Rien de mieux que Timon pour lui apprendre à se laisser aller et finalement se découvrir elle-même.

[InsidEars] Mickey et Minnie sont également présents dans le spectacle.

[L-A. V.] Quand la Fabrique tombe en panne, nos six employés sont un peu en panique. Et pour leur venir en aide, ils vont avoir besoin ni plus ni moins que des experts du rêve : Mickey et Minnie ! C’est eux qui, par magie, vont invoquer tous ces Personnages de l’univers de Disney Junior pour les aider.

[InsidEars] La Fabrique des Rêves de Disney Junior est un spectacle qui parle aux petits comme aux grands. Comment avez-vous trouvé le ton juste pour toucher toute la famille ?

[L-A. V.] Il fallait d’abord être fidèle à l’univers de Disney Junior, et c’est là que Matt a été essentiel car il en connaît tous les codes, tous les détails. Il fallait que les spectateurs qui connaissent et apprécient ces Personnages les retrouvent tels qu’ils sont dans notre spectacle. Cela passe aussi beaucoup par l’humour, comme les blagues de Timon. Rotor, Gasket et Stylus forment quant à eux un trio très drôle car ce sont des caractères très tranchés. Rotor est le petit nerveux qui a un peu peur de tout, alors que Gasket est le rêveur naturel qui rassure tout le monde. Ce contraste va générer des situations cocasses.

Dans un autre registre, Miss Mallet s’est laissée enfermer dans cette bulle de travail au quotidien, et en a perdu de vue l’enfant qu’elle avait en elle. Cette thématique va parler à une autre partie du public.

C’est toute la richesse de ce spectacle qui peut se lire à différents niveaux. On peut venir simplement pour s’amuser et en prendre plein les yeux car ce spectacle est une véritable boule d’énergie avec de la danse, du chant, de la magie, de l’humour ; ça n’arrête pas ! Mais on peut aller encore plus loin et y trouver plus, de l’émerveillement, des messages, de l’émotion…

Les visiteurs vont ainsi pouvoir partager une expérience en famille, passer par toutes sortes d’émotions, tout en se connectant à des points d’ancrage différents.

Crédit : Disneyland Paris

[InsidEars] C’est un cocktail juste incroyable !

[L-A. V.] C’est un spectacle choral : il y a ces six employés de la Fabrique, mais tous se retrouvent autour du même besoin de rêver grâce à l’aide des Personnages Disney. C’est comme cela que se fait le lien avec le public. Vous rentrez comme un visiteur et au final, vous avez la sensation de faire partie de cette usine à travers ces personnages auxquels vous vous êtes identifiés. Et quand on ajoute le chant live, la danse et le théâtre, toutes les briques s’emboîtent naturellement et il se dégage une harmonie naturelle entre tous les éléments qui le composent.

[InsidEars] En parlant d’harmonie, comment les chansons s’intègrent-elles dans le spectacle ?

[L-A. V.] La musique a une place essentielle et les chansons sont vraiment au service de l’histoire. Rien n’est gratuit. Il y a un énorme travail vocal entre les six comédiens-chanteurs-danseurs qui chantent en live à plusieurs voix. C’est comme dans notre histoire. L’harmonie entre nos personnages, c’est que chacun apporte sa propre couleur, sa propre personnalité pour chanter ensemble la même partition. Le côté « live » apporte une énergie assez incroyable, et quand on entend ces six voix résonner ensemble, c’est magique ! Je ne remercierai jamais assez les équipes qui ont préparé nos artistes. C’est très beau à voir et à entendre. Imaginer tout cela sur papier et le voir ainsi prendre forme, c’est juste incroyable !

[InsidEars] Comment avec-vous sélectionné les chansons ?

[Ludovic-Alexandre Vidal] Nous avons eu la chance de pouvoir bénéficier du répertoire de Disney Junior, qui est extraordinairement riche. Avec Paul, nous avons d’abord listé toutes les chansons associées à nos personnages en pointant celles qui s’intégreraient le plus dans l’histoire que nous voulions raconter. À d’autres moments, nous sommes partis du script et nous avons cherché des chansons ou même des passages de chansons qui correspondent à des moments particuliers de notre spectacle. Là encore, Matt nous a beaucoup aidés dans cette sélection.

[InsidEars] Le scénario de La Fabrique des Rêves de Disney Junior fait aussi la part belle aux accessoires. Comment les avez-vous imaginés ?

[L-A. V.] Ce fut un aspect vraiment passionnant de la création du spectacle. Nous en avons parlé dès notre première réunion avec Paul. Nous nous sommes tout de suite interrogés sur la manière de matérialiser les rêves sur scène, et comment cette énergie pouvait être collectée, et cela a eu un impact direct sur les décors et les accessoires. C’est ainsi que nous avons imaginé le « dreamometer », ou « rêvomètre », qui mesure la quantité de rêves collectée dans l’usine. Il y a aussi toutes sortes d’éléments de décors comme le transporteur, cette cabine extraordinaire d’où les gens peuvent se téléporter. Sans oublier le toboggan ! C’était une évidence tant il symbolise cette part d’enfance que nos rêveurs naturels ont gardée. Cet accessoire de jeu permettait également des arrivées de Personnages très originales par rapport à ce qui se fait habituellement au théâtre.

Nous avons aussi cherché des moyens de représenter physiquement la transformation des employés, leur évolution. Quand Spark a le courage d’exprimer son envie d’être une rock star comme Vampirina, il fallait lui trouver une guitare à la hauteur de ses ambitions ! À partir de là s’est noué un magnifique travail d’équipe avec la direction artistique, le metteur en scène, les créateurs des costumes et des accessoires, et chacun a apporté son imaginaire pour contribuer à l’histoire. C’est une autre forme d’harmonie, et le niveau de détail dans les décors, les accessoires et les costumes est assez magnifique !

[InsidEars] La Langue des Signes Française s’invite de manière particulièrement originale sur le spectacle.

[L-A. V.] Absolument ! Et elle est doublement intégrée. Non seulement, nous avons un comédien ou une comédienne LSF pendant les représentations pour accueillir le public et l’aider à mieux suivre le spectacle, mais en plus, Pierre Caumon, le chorégraphe du spectacle, a fait en sorte que certains mouvements des danseurs intègrent les signes de la LSF. C’est magnifique et parfaitement intégré.

[InsidEars] C’est vraiment une expérience totale !

[Ludovic-Alexandre Vidal] Complètement ! Il y a un moment où le « quatrième mur », cette séparation virtuelle entre la scène et le public, disparaît. Il se crée une vraie immersion, car on a besoin des rêves de tous. Pendant la vingtaine de minutes que dure le spectacle, vous allez avoir le droit de rêver et de lâcher prise. Ça fait vraiment du bien, surtout après ce que nous venons tous de vivre avec la pandémie.

On n’a jamais eu autant besoin de rêver.

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