Légende Disney, Howard Ashman, producteur et parolier émérite, a fait sensation en 1989 dans le monde de l’animation Disney avec La Petite Sirène, qu’il a co-produit avec John Musker (lui-même co-réalisateur du film). Il était tout naturel qu’on lui consacre un documentaire hommage, qui sera bientôt sur Disney+. Sa chanson « Under the Sea », co-écrite avec le compositeur Alan Menken, a remporté un Oscar cette année-là dans la catégorie « Meilleure Chanson ». Dans ce numéro hommage à Calypso, le crabe Sébastien conseille à la sirène Ariel de rester à la maison car « là-haut ils [les humains] s’écaillent et […] flippent à tourner dans leur bocal ».
Le mythe Howard Ashman
Le documentaire qui lui est consacré a été réalisé par le producteur et réalisateur Don Hahn (qui a produit une foultitude de films d’animation Disney – La Belle et la Bête, Le Bossu de Notre-Dame, Le Roi Lion, Atlantide, L’Empire Perdu, Fantasia 2000, Kuzco, L’Empereur Mégalo…). Howard – The Howard Ashman Story a été présenté en sélection officielle du Aspen Film Filmfest en 2018 et au Heartland International Film Festival de 2018. Le film reviendra sur la vie du parolier et sa carrière prolifique avant et pendant Disney.
Né le 17 mai 1950 à Baltimore, dans le Maryland, le parolier, librettiste, dramaturge et metteur en scène à succès a décroché une maîtrise en beaux-arts à l’Université d’Indiana. En 1974, il s’installe à New York et devient rédacteur en chef chez Grosset & Dunlap, tout en écrivant des pièces comme Dreamstuff, une version musicale de The Tempest de Shakespeare, qui marque le début de son association avec le WPA Theatre off-off-off-Broadway en 1977. Chez Grosset & Dunlap, il a également compilé The New Mickey Mouse Club Book pour Disney. Deux ans plus tard, Howard Ashman fait équipe avec Alan Menken pour la première fois, créant une version musicale de God Bless You de Kurt Vonnegut, M. Rosewater. Ils écrivent ensuite la version scénique et musicale du film culte de Roger Corman, La Petite Boutique des Horreurs (1960), et remportent des éloges et des récompenses critiques, notamment le New York Drama Critics Circle Award décerné à la meilleure comédie musicale de 1982-1983. Frank Oz réadapte le musical en film en 1986 avec l’apport musical du duo, qui sont nommés pour la première fois aux Oscars.
La même année, Howard écrit la ballade mélancolique « Disneyland » pour la production de Smile à Broadway, écrite avec Marvin Hamlisch, décrivant l’utopie comme un parc à thèmes Disney. Peu de temps après, il signe un contrat avec The Walt Disney Company pour écrire les paroles et dialogues de prochains long-métrages animés. Howard Ashman s’inspire alors de ses idoles pour donner vie musicalement à certains des personnages qu’il aborde comme le Génie de la lampe interprétant la chanson « Friend Like Me » – nommée elle aussi aux Oscars – qui reprend le style flamboyant de Cab Calloway dans Aladdin, ou le chandelier anthropomorphe Lumière, débordant du charme de Maurice Chevalier sur « C’est la Fête » dans La Belle et la Bête. Il a imprégné les personnages de Disney de son propre sens du réalisme émotionnel.
Une collaboration prolifique avec Disney
Howard Ashman est décédé à New York le 14 mars 1991, avant la sortie de La Belle et la Bête. Ce film, qu’il a produit, fut le premier long-métrage d’animation à être nommé pour un Oscar du Meilleur Film. Sa chanson phare a valu aux auteurs-compositeurs un autre Oscar. Lors de sa sortie, le film a été dédié à Howard Ashman, « qui a donné à une sirène sa voix et à une Bête son âme ». Howard a obtenu une nomination à titre posthume aux Oscars en 1993 pour « Friend Like Me », qu’il avait co-écrit pour Aladdin avant sa mort. En 1994, La Belle et la Bête est transposé sur la scène new-yorkaise. A l’issue de l’exploitation du spectacle en 2007 après 5 464 représentations, il est devenu la 8ème plus ancienne comédie musicale de l’histoire de Broadway. La production comportait « Human Again », un numéro choral de Howard et Menken qui a été scénarisé pour le film animé mais n’a jamais été achevé. La séquence de près de 10 minutes a ensuite été mise en images et rajoutée à la ressortie en IMAX de La Belle et la Bête le 1er janvier 2002. Le documentaire de 2009, Waking Sleeping Beauty, qui raconte la renaissance de l’animation à laquelle Howard Ashman a contribué, est en partie dédié à sa mémoire.
« Les paroles d’Howard », s’est remémoré Alan Menken, « font à la fois écho au public adulte et évoquent quelque-chose aux enfants en même temps ».
Source : D23