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Soul – Critique du film Disney+

L’année 2020 aura été marquée par deux films originaux offerts par les Studios d’Animation Pixar. Cela n’était pas arrivé depuis 2017 où sont sortis successivement Cars 3 et COCO. Et il semblerait que l’histoire se répète avec En Avant et Soul, dont l’un reste efficace sans gagner pour autant son droit de figurer dans le haut du panier des Pixar, et l’autre s’inscrit dignement dans la lignée des plus grands chefs-d’œuvre du studio.

Le Pixar providentiel

Depuis quelques années, Pixar se cherche et se métamorphose doucement mais sûrement, proposant des créations plus innovantes les unes que les autres. Respectant à la fois une sorte de charte éditoriale issue de leur héritage, ces films vont au-delà de ce qui avait été la norme un temps. Si ce travail a porté ses fruits dans la production des court-métrages SparkShorts, force est de constater que Soul constitue le premier long-métrage à repousser certaines limites artistiques, vecteur d’une nouvelle forme de liberté créative qui permet au studio d’entamer une nouvelle ère et aux spectateurs d’éviter une certaine fois de lassitude au gré des sorties annuelles. Depuis 2017, il est vrai, rien n’avait vraiment surpris et bouleversé le public. COCO reste le dernier film marquant du studio. Même si Les Indestructibles 2, Toy Story 4 et En Avant sont réussis, aucun d’entre eux n’a été une claque au moment de sa sortie. Paradoxalement, le dernier Pixar proposé sur Disney+ permet au studio de redorer une nouvelle fois son blason d’un point de vue créatif.

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Si 2020 n’avait pas subi de plein fouet la crise du coronavirus, le parcours du film Soul aurait été bien différent. Le long-métrage aurait d’abord démarré sa carrière au Festival de Cannes – cela faisait cinq ans depuis Vice-Versa que Pixar n’avait pas été sélectionné hors-compétition sur la Croisette. Comme beaucoup de films prometteurs prévus cette année au line-up de Disney, ce projet a échoué mais Disney a voulu sauver le film d’une manière ou d’une autre. Un chemin sinueux forcément approprié pour un film relatant les virages imprévisibles de la vie… Le transfert de Soul prévu en juin 2020 au cinéma à novembre au cinéma puis en exclusivité sur Disney+ est salutaire car le film reste l’une des meilleurs productions de Pixar depuis ces derniers années.

Soul est une histoire personnelle

L’idée de Soul provient du réalisateur Pete Docter. On lui doit Monstres & Cie (2001), Là-Haut (2006) et Vice-Versa (2015). Après avoir exercé les fonctions de vice-président de la création des Studios d’Animation Pixar. Ses débuts chez Pixar remontent à 1990 : il fut le troisième animateur à rejoindre l’équipe. Avec John Lasseter et Andrew Stanton, il a collaboré au développement de l’histoire et des personnages de Toy Story, premier long-métrage animé Pixar entièrement réalisé en images de synthèse, dont il a aussi été superviseur de l’animation. Il a été storyboardeur sur 1001 Pattes (a bug’s life), réalisé par John Lasseter et coréalisé par Andrew Stanton, et a écrit le traitement initial des histoires de Toy Story 2, réalisé par John Lasseter avec la collaboration d’Ash Brannon et Lee Unkrich, et de WALL•E d’Andrew Stanton. Il a été depuis producteur exécutif des films Disney•Pixar Rebelle, Monstres Academy, Toy Story 4, En Avant et Luca. Pete Docter s’est découvert une passion pour l’animation à l’âge de 8 ans en réalisant son premier « flipbook ». Il a étudié l’animation de personnages au California Institute of the Arts (CalArts) à Valencia, en Californie, où il a réalisé plusieurs films d’étudiant dont l’un a été couronné par un Student Academy Award. Ses courts métrages ont par la suite été présentés dans des festivals de cinéma d’animation internationaux et figurent sur le DVD « La Collection des Courts Métrages Pixar – Volume 2 ». Après avoir rejoint les équipes de Pixar, il a animé et réalisé plusieurs films publicitaires. Pete Docter a été nommé à huit Oscars, notamment en tant que scénariste pour Là-Haut, qui a reçu la statuette du meilleur film d’animation, et pour Monstres & Cie, et pour son travail sur les scénarios de Là-Haut et de WALL•E. En 2016, il décroche de nouveau un Oscar pour sa dernière réalisation chez Pixar, Vice-Versa. Il est depuis 2018 le Directeur Créatif des Studios d’Animation Pixar et supervise de la sorte tous les projets qui y sont créés.

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Du fait de ses nouvelles responsabilités et pour aborder certaines thématiques, il a dû être épaulé à la réalisation de Soul. Kemp Powers est donc co-réalisateur du film. Il a grandi à Brooklyn à New York. Il a fréquenté à la fois l’Université Howard et l’Université du Michigan. Avant sa carrière chez Pixar, il était dramaturge, scénariste et journaliste de télévision et de cinéma. Sa pièce One Night in Miami… a reçu trois LA Drama Critics Circle Awards et quatre NAACP Theatre Awards, et a été nominée pour le Laurence Olivier Award 2017 de la Meilleure Nouvelle Pièce. Il l’a adapté par la suite en un long métrage, réalisé par l’actrice Regina King. Il a participé à l’écriture de cinq épisodes de la série Star Trek : Discovery et a effectué une tournée aux États-Unis en tant que conteur pour la série The Moth primée aux Peabody Awards. Il fait ses premiers pas chez Pixar en 2018 en tant que scénariste et réalisateur pour Soul.

Des questions existentielles

Pete Docter a eu l’idée de Soul peu après le succès retentissant de Vice-Versa en 2015, autre film qu’il a chapeauté. Les excellents retours du public et de la presse et les chiffres plus que satisfaisants au box-office l’ont convaincu de se lancer dans un projet encore plus ambitieux. Le concept a mûri petit à petit dans la tête du réalisateur grâce aussi aux questions existentielles posées par ses enfants. Comment notre personnalité se construit ? D’où viennent ces traits de caractère ? Quel est le sens de la vie ? Est-ce que nous sommes sur Terre pour accomplir une sorte de mission ? Le projet a peu à peu pris forme mais Pete Docter avoue qu’il ne savait pas vraiment quelle direction prendre au début et même au cours de la réalisation du long-métrage. C’est justement dans ce chaos créatif qu’il réussit à en extraire des thèmes existentiels et des émotions qu’ils met au service d’une histoire universelle.

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Ainsi, Soul sera à ranger parmi les films Pixar les plus introspectifs qui soient et donc les moins bavards, alors que Pete Docter est plutôt habitué à offrir de beaux moments vaudevillesques dans ses films. C’est dans cette poésie visuelle, sonore et bien évidemment scénaristique que l’histoire de Joe Gardner nous est contée. Ce pianiste et professeur de musique a beaucoup de mal a accepter sa condition sociale et rêve simplement de concrétiser le projet qui lui tient à cœur depuis toujours, vivre de sa passion, la musique, en perçant dans le milieu du jazz new-yorkais. Sa raison de vivre va peut-être se concrétiser le jour où l’un de ses anciens élèves lui propose de venir postuler pour remplacer le pianiste du quartet de la célèbre saxophoniste Dorothea Williams. Son audition réussie, Joe peut désormais croquer à pleines dents la vie heureuse qui s’annonce pour lui mais dans son excitation, il meurt subitement par accident.

Qui suis-je ?

Le postulat de départ du film est posé. S’en suit une extraordinaire séquence d’animation mêlant deux et trois dimensions, offrant des effets sonores expérimentaux très originaux et une immersion dans un monde métaphysique dont seul Pixar a véritablement le secret tant l’inventivité visuelle est poussée à son paroxysme. Joe se retrouve propulsé dans le monde du Grand Avant (ou « Qui Suis-Je ? » s’il fallait le définir de manière théorique), un endroit où futures âmes terriennes mûrissent et développent leur propre nature et les principaux traits de leur personnalité, pour être prêtes à rejoindre la vie. C’est dans cet endroit que notre héros fait la rencontre de 22, une âme têtue qui refuse depuis des années de grandir et se préparer à rejoindre son enveloppe corporelle. Joe devient par la force des choses son mentor et voit dans cette mission une façon de pouvoir ressusciter en redonnant à 22 l’envie de vivre sur Terre.

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Vous l’aurez compris : il est question autant de vie que de mort dans ce film d’animation, démontrant une fois encore que le studio à la célèbre lampe de bureau peut très bien, et de manière positive, aborder des thèmes existentiels profonds et graves tout en s’adressant à un public large. Si le réalisateur Lee Unkrich avait en son temps parcouru l’aspect plutôt émotionnel et brut de la vie après la mort dans COCO, Pete Docter et Kemp Powers posent quant à eux un débat philosophique qui supprime la peur de l’équation et rappelle que la mort est inévitable et la fin naturelle de la vie. Joe l’a peut-être perdu, mais il n’est pas tout à fait prêt à laisser le destin l’emporter. D’une manière ou d’une autre, il espère devenir la première âme depuis le début de l’existence sur Terre à échapper à la voie traditionnelle et souhaite se redonner une chance. Ce pari de Pete Docter et Kemp Powers est gagnant, jouant à la fois sur un tableau quasi-mystique tout en faisant avancer un récit épique entre deux mondes.

Joe Gardner et 22

L’un des secrets du succès de Pixar au fil des années a été sa capacité à créer une sorte d’alchimie entre ses personnages – souvenons-nous de WALL·E et Eve, Woody et la Bergère, Carl et Ellie, les Indestructibles. Soul ne fait pas exception à cette recette magique : Joe (dont la voix originale est signée Jamie Foxx et la voix française Omar Sy) devient mentor de l’âme fougueuse 22 (Tina Fey en VO et Camille Cottin en VF), et sans divulgâcher l’histoire, trouve en elle une aide précieuse pour s’en sortir. L’un est désespéré de devoir ne jamais retourner sur Terre, l’autre déterminée à ne jamais partir du Grand Avant. Joe et 22 ont besoin l’un de l’autre pour trouver leur « étincelle ». S’inspirant consciemment ou pas du film culte La Vie est Belle, l’histoire propulse notre duo dans des aventures aussi vivifiantes qu’étranges et inattendues. Ces péripéties conduisent à des audaces visuelles innovantes, impliquant plusieurs personnages des situations saugrenues et souvent très comiques.

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Au-delà de l’humour, Soul offre une belle leçon de vie sur que l’on peut attendre d’une histoire sur la seconde chance : ce qu’il faut pour découvrir les joies de la vie et comment trouver le courage d’affronter des vérités parfois difficiles. Le film n’hésite pas à aborder les obstacles universels auxquels son protagoniste principal est confronté, même dans ces circonstances surnaturelles. La psychologie en relief de Joe n’est pas reléguée au second plan, bien au contraire ; elle est ancrée dans l’essence du personnage et traitée comme un aspect fondamental de ce qui l’anime en tant qu’être humain. L’histoire parvient ainsi à jongler avec l’humour surréaliste d’un Vice-Versa tout en naviguant, sur fond d’action dynamique, dans une quête de soi moderne et intemporelle. L’ensemble donc reste très accessible à la fois pour les grands et les plus jeunes.

Les deux mondes de Soul

Pour appuyer la séparation métaphysique entre le monde des vivants et le Grand Avant, les créateurs de Soul ont tout d’abord fait le choix de partir du principe que les âmes sont conditionnées avant même leur venue au monde. Visuellement, la représentation douce, apaisante mais aussi clairement psychédélique et étrange de ce monde s’oppose à celle d’un New York tumultueux et bouillonnant où il peut être forcément compliqué pour tout un chacun de se trouver et se retrouver en tant qu’individu à part entière. Et c’est là que l’on regrette forcément de ne pas pouvoir découvrir ce film sur grand écran tant la beauté des images qui nous est proposée place le curseur artistique très haut, à commencer par l’imagination débordante des animateurs dans le Grand Avant. Leur style se démultiplie au service de l’histoire. L’abstraction visuelle est toujours porteuse de sens. Du simple trait en mouvement à un photoréalisme urbain en passant par de l’impressionnisme pictural, Soul en met plein la vue à ses spectateurs d’un bout à l’autre.

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Si au niveau de l’architecture globale composée notamment du Pavillon des Personnalités, du Grand Bazar Astral et du théâtre de la vie, ce monde pourra faire penser à celui du cerveau de Riley dans Vice-Versa, la comparaison s’arrêtera là car il y a un vrai parti-pris original dans le Grand Avant. Son ambiance éthérisée invite à la contemplation et l’exploration visuelle. La rigidité de la ville de New-York laisse place ici à des formes arrondies, des textures lisses et une esthétique translucide et aux couleurs pastels. Cette impressionnisme troublant l’oeil du spectateur se retrouve également dans les intervenants métaphysiques comme les Michel, des êtres maternels et gais qui conseillent les nouvelles âmes et les guident pas à pas. On retrouvera également le personnage de Terry, qui joue un rôle parfait dans l’ensemble pour apporter une certaine forme de pragmatisme. A côté de cela, le New York de Soul est en parfait contraste artistique avec le monde des âmes. Richement détaillé, puisant dans un style authentique proche des décors des (Les) 101 Dalmatiens, la Grosse Pomme déborde elle aussi d’énergie humaine et d’interactions. Ses rues animées, son métro trépidant, ses boutiques respirant la vie, ses salons de jazz branchés du West Village : cette ambiance si chaleureuse apporte nécessairement du réconfort au spectateur, dont la vie sociale a été quelque peu perturbée et restreinte durant la crise pandémique en 2020. Enfin, le jazz règne en maître à New York, et est décrit comme un symbole de la richesse et du carrefour culturel de cette ville américaine.

Le jazz comme entité essentielle du récit

Ce style de musique n’est pas simplement là comme prétexte à l’histoire personnelle de Joe. C’est une véritable métaphore de la vie. La musique a toujours occupé une place importante dans l’univers des films Pixar, à commencer par Toy Story ou COCO. Elle est ici une partie intégrante de l’histoire, qui rythme l’action à vive allure. Et la bande-originale qui nous est proposée peut aisément figurer parmi les meilleures que nous ait proposé le studio depuis 1995. Herbie Hancock, Daveed Diggs, Ahmir « Questlove » Thompson et Terri Lyne Carrington ont travaillé étroitement avec les créateurs du film pour apporter une dimension musicale joyeuse. Mais c’est au musicien de jazz Jon Batiste qu’a été confiée à la tâche d’écrire les compositions originales et les arrangements pour toute la musique jazz, tandis que Trent Reznor et Atticus Ross, qui ont travaillé sur The Social Network et sont lauréats d’un Oscar et d’un Grammy Award, ont façonné dans Soul une partition originale permettant de voyager entre les deux mondes.

Le résultat est tout bonnement excellent ! Des grooves endiablés aux mélodies douces et aériennes, la musique de Soul est à la fois vibrante et poignante. Si l’amour porté par les Studios d’Animation Walt Disney pour ce genre musical n’est plus à démontrer (La Boîte à Musique, Le Fou de Jazz, Les Aristochats, Le Livre de la Jungle…), force est de constater que Soul est une véritable déclaration d’amour au jazz new-yorkais et son héritage. Une scène est marquante à plus d’un titre, et met en scène Joe dans un moment de clarté extraordinaire. Musicalement, la bande-originale atteint alors des sommets. C’est bien simple, il y a autant d’identités musicales que de propositions visuelles ! Le film prend dès lors un degré expérimental mais totalement abouti, rarement vu chez Pixar. Et le studio n’oublie pas pour autant de soigner les détails comme par exemple avec la chanson « Things Ain’t What They Used To Be » que tente de faire apprendre Joe à ses élèves. Ce standard de jazz a été écrit par Mercer Ellington (le fils de Duke) et fait ainsi écho au parcours de Joe, Mercer Ellington n’ayant jamais pu sortir de l’ombre de son père, qui était une légende du jazz. On se méprendrait durant certaines scènes de se retrouver dans le film Fantasia, qui usait également habilement de l’alchimie visuelle et musicale.

Le premier héros afro-américain de Pixar

De par sa musique mais aussi ses personnages, Soul témoigne des merveilleuses contributions culturelles afro-américaines et ce n’est pas rien dans une Amérique de 2020 totalement cristallisée par les divisions sociales et ethniques. Ratatouille rendait hommage à la culture française, COCO à celle du Mexique. Soul s’érige naturellement comme un somptueux hommage à la culture noire américaine. En centrant son récit sur Joe Gardner, qui ne devait même pas figurer dedans au tout début de la création du film, Pixar permet d’offrir à la communauté afro-américaine un nouvel héros de pop-culture inspirant. Les apports culturels du co-réalisateur Kemp Powers, qui connaît bien New-York, ont permis d’insuffler à Joe une vraie expérience de vie. Plus généralement, on ressent clairement que le développement de l’apparence et du comportement de Joe et des personnages humains qui gravitent autour de lui comme sa mère, son coiffeur ou la star de son groupe, a été très poussé. L’ensemble paraît forcément très authentique et c’est une vraie culture réaliste qui nous est présentée, au lieu d’éléments fantaisistes ou communs comme c’est souvent le cas dans des films d’animation.

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Le label de Luxo propose pour la première fois un long-métrage exclusivement en streaming et non en cinéma, un changement d’exploitation s’opérant au sein d’une plus grande stratégie globale de la firme aux grandes oreilles, qui année de pandémie oblige, a voulu se réorganiser structurellement en profondeur et proposer une grande partie de son contenu qui était initialement prévu pour le grand écran, directement sur sa plateforme de vidéo à la demande en devenir. Disney+ accueille ainsi depuis le début de l’année 2020 tous les films qui n’ont pas pu sortir au cinéma, dans les pays les plus fortement touchés par les fermetures prolongées des salles obscures. Mais Soul est probablement le second plus gros défi du genre après la sortie de Mulan en septembre dernier sur le réseau international puis en décembre en France.

Soul, un Disney+ Original oscarisable

Si, à l’heure où sont écrites ces lignes, nous n’avons pas encore suffisamment de recul pour juger le nouveau modèle d’entreprise de The Walt Disney Company, souhaitant faire du streaming sa priorité, il y a fort à parier pour que Soul ne soit pas le dernier film d’animation à être proposé sur Disney+. S’il s’agit à ce stade de sauver les films privés de sortie en salles, à long terme, ce procédé sera standardisé et deviendra la norme. Tous les films d’animation Disney et Pixar sont-ils voués au même destin ? Nul ne peut se prononcer pour le moment mais il y a fort à parier qu’en fonction des résultats du nombre de visionnages de Soul et du nombre d’abonnements supplémentaires qu’il générera, une nouvelle voie se dessinera et le mode de consommation auquel nous avait habitué Disney jusqu’à maintenant, change du tout au tout.

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Taillé pour la grand écran tant par son image que son son, mais parfait produit pour la plateforme Disney+, Soul s’inscrit dans la lignée des plus grands films matures du studios Pixar. Voyage captivant et mélodramatique, il offre un rendu visuel absolument éblouissant. On ne peut qu’être contemplatif. Servi par une mise en scène audacieuse et des compositions musicales bien senties, le film utilise un cadre traditionnel au départ pour mieux dérouter son public par la suite dans de nombreuses directions inattendues, de sorte que même le point final inévitable est d’une profonde justesse. Dans une époque troublée, Soul est d’un pur réconfort et offre la dose nécessaire d’émerveillement à tous les publics, jeunes ou plus âgés. Le film leur permet également de continuer à penser par eux-mêmes sur des thématiques qui sont chères au studio et restent profondément universelles.

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L’une des scènes du film met en garde un personnage et donc le spectateur contre les produits alimentaires transformés. Au demeurant très anodine, cette scène permet de mieux comprendre ce que les studios Pixar prônant par dessus tout, l’originalité. Voilà de quoi faire réfléchir plus d’un spectateur quand l’industrie cinématographique connait un profond bouleversement notamment au niveau de ses modes de consommation mais aussi dans le contenu de plus en plus industrialisé, au détriment de l’audace artistique…

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