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Captain Marvel – Critique du Film

Carol Danvers, va devenir l’une des super-héroïnes les plus puissantes de l’univers lorsque la Terre se révèle l’enjeu d’une guerre galactique opposant deux races extraterrestres, les Kree et les Skrulls.

Un premier film en solo de super-héroïne Marvel

Avec Captain Marvel, les Marvel Studios proposent un 21ème long-métrage dont le protagoniste principal est pour la première fois une femme et qui s’attache à suivre la genèse de son apparition au sein du Marvel Cinematic Universe. Plus qu’une énième aventure parmi d’autres, il s’agit là d’un film d’une grande importance pour les années à venir tant le nom de marque du personnage est proportionnel à la confiance que lui porte tout un studio pour offrir un, sans doute un nouveau leader aux super-héros Marvel pour le futur.

C’est d’ailleurs ce que beaucoup reprochent au studio cinématographique de la Maison des Idées : avoir trop tardé à placer au sommet de son panthéon une figure féminine rassembleuse. C’est d’autant plus fâcheux quand on sait que le personnage de la Veuve Noire interprété par Scarlett Johansson évolue dans le Marvel Cinematic Universe depuis 2010. Il est vrai, la phase I de cet univers mis en place par Kevin Feige se contentait d’offrir des rôles sans valeur super-héroïque ajoutée. Les rôles de Pepper Potts (Gwyneth Paltrow), Betty Ross (Liv Tyler) et Jane Foster (Natalie Portman) appartiennent aujourd’hui davantage au passé qu’à l’avenir du MCU.

Mais des efforts ont été réalisés depuis : la Sorcière Rouge (Elizabeth Olsen) est apparue en 2015 dans Avengers : L’Ere d’Ultron et devrait s’offrir l’exclusivité d’une série en solo (connectée à l’univers élargi) sur la future plateforme de vidéo à la demande Disney + ; Sif (Jaimie Alexander), Gamora (Zoe Saldana), Nebula (Karen Gillian) et Walkyrie (Tessa Thompson) amènent dans la vision cosmique du MCU des profils déjà plus intéressants et nuancés ; la Guêpe (Evangeline Lilly) vole désormais aux côtés d’Ant-Man depuis l’été 2018 ; le Wakanda nous a permis de rencontrer un nouveau trio féminin de grande prestance – Okoye (Danai Gurira), Shuri (Letitia Wright) et Nakia (Lupita Nyong’o) ; et l’agent Peggy Carter (Hayley Atwell) a ouvert la voie à la féminisation du Marvel Cinematic Universe au sein du petit écran ; suivront ainsi l’agent Daisy Johnson (Chloe Bennet), Jessica Jones (Krysten Ritter), Elektra (Elodie Yung), Colleen Wing (Jessica Henwick) ou encore l’Epée (Olivia Holt) ont toutes trouvé leur place dans les séries télévisées dérivées.

Le traitement positif de l’héroïne

Comme Warner Bros. et DC Comics qui ont présenté au cinéma en 2017 leur première super-héroïne solo avec Wonder Woman, Marvel Studios ouvre une voie résolument moderne et convaincante avec Captain Marvel. Car, il ne suffit pas de mettre en avant un personnage féminin pour réussir un film et attirer le public. Par deux fois, le cinéma hollywoodien a fait chou blanc en avançant ce stratagème plus mercantile qu’honnête. Catwoman en 2004, suivi de Elektra en 2005, chapeautés respectivement par Warner Bros. et 20th Century Fox, ont, en partie, fermé toute perspective prolifique de films super-héroïque au féminin, pour de nombreuses années. Ainsi, Marvel Studios a dû sentir que le moment était plus opportun en 2019 d’apporter ce qu’un nouveau public plus féminisé demandait. En effet, les lecteurs traditionnels de comics tout comme les premiers fans du Marvel Cinematic Universe étaient principalement la gente masculine. Au départ, en tout cas. Très vite, le succès des premières figures féminines citées plus haut, aura eu raison de producteurs beaucoup trop conformistes, persuadés à l’époque, l’expérience faisant, que des personnages féminins, ne pouvaient remplir des salles et porter un projet entier. Le succès des films actuels leur prouve le contraire, même s’il aura fallu attendre la fin de la phase III du MCU pour s’en rendre compte véritablement.

Captain Marvel n’est d’ailleurs pas un personnage anecdotique dans l’univers Marvel et sa place au cinéma est somme toute plus que justifié en ce sens. Connue, comme c’est le cas pour beaucoup de confrères et consœurs, sous plusieurs appellations durant sa carrière sur papier glacé, Carol Danvers apparaît pour la première fois Dans le comic book Marvel super Heroes 13 en mars 1968 sous la plume de Roy Thomas et le crayon de Gene Colan. Dès janvier 1977, elle s’offre sa première série comics en solo où elle développe ses super pouvoirs et se fait appeler Miss Marvel. Par la suite, ce personnage sera quelque peu malmené émotionnellement par les scénaristes la mettant en scène dans des situations sujettes à interpeller, comme l’inceste, le viol ou encore l’alcoolisme. Dans les années 2000, son personnage est progressivement réhabiliter. À partir de 2012 où où Marvel lui offre une nouvelle série en solo écrite par Kelly sous 2 conique c’est dans cette c’est dans ces nouvelles aventures que Carol Danvers prend le nom de Captain Marvel de manière définitive elle rejoint par la même occasion l’équipe des vengeurs que forme Captain America. Un point commun que le personnage sur papier partage avec celui des films est que Carol Danvers rejoint l US Air Force dans sa jeunesse. elle tire ses pouvoirs (force et Endurance surhumaines vole à la vitesse du son et émissions de rafale d’énergie à photon) d’un accident subi par une machine Kree. Elle peut ainsi à la fois absorber et rejeter de l’énergie. Avant d’apparaître sur grand écran, Carol Danvers a eu droit à des déclinaisons dans des séries animées tels que X-Men en 1994 ou Avengers Rassemblement en 2014.

Brie Larson est Captain Marvel

La force véritable du film n’est pas de replacer le personnage de Captain Marvel dans un simple état hypersexualisé mais au contraire d’en faire une figure inspirante et authentique. Envers et contre tous, Carol Danvers tente d’aller de l’avant et d’être maitresse de son propre destin. Elle peut ainsi rejoindre les rangs de l’US Air Force en ayant prouvé sa valeur combative et non sa différence par rapport à ses collègues masculins. Le thème de l’émancipation accompagne notre héroïne durant plus de deux heures. L’actrice Brie Larson, oscarisée en 2016 dans la catégorie Meilleure Actrice pour son rôle dans Room, nous offre d’ailleurs cette dose nécessaire d’incarnation tout en subtilité. Si beaucoup ne la voyaient pas forcément dans ces habits, force est de constater qu’elle fait le job avec un naturel déconcertant, canalisant avec brio le poids émotionnel de redécouvrir une vie oubliée, tout en permettant à son personnage de briller suffisamment dans des situations épiques. C’est là tout le talent de l’actrice, qui réussit à rendre son personnage attachant, semblable à celui de Robert Downey Jr. qui avait imposé un style bien à lui à partir de 2008 dans le MCU. Carol Danvers arrive sans mal à s’imposer non pas comme la nouvelle Tony Stark du MCU, mais en tout cas une digne héritière à même de pouvoir porter la suite du MCU sur ses épaules. Il y a cependant quelques moments où on a l’impression que Marvel Studios mélange plusieurs aspects de ses héroïnes déjà existantes pour créer de manière un peu trop artificielle les vulnérabilités et les défauts de Danvers. Son amnésie et ses troubles en arrière-plan nous laissent forcément penser à des allusions du vécu de la Veuve Noire ; ses difficultés rencontrées avec ses pouvoirs font écho aux épreuves traversées par Wanda Maximoff ; sa personnalité sans compromis nous relie directement à la froideur épidermique de la Guêpe, plus rigide encore que n’importe quelle autre super-héroïne du MCU. Cela n’a peut-être pas été facilité par le fait que, jusqu’à une date relativement récente dans son univers comic book, Carol Danvers a rencontré de nombreuses personnalités, ce qui a du contraindre les scénaristes film à combler eux-mêmes certaines lacunes.

Captain Marvel est dans l’ensemble satisfaisant en dépit du fait que le film ne soit clairement pas aussi abouti que d’autres poids lourds du MCU ; il regorge malgré tout d’innombrables qualités. Déjà, l’expérience visuelle est toujours aussi impressionnante. Que ce soit en 3D ou en 2D, l’implication esthétique est nettement plus réussie que le fut Black Panther en 2018 par exemple. L’incrustation des personnages dans des décors cosmiques est bluffante de réalisme, sublimée au format IMAX au cinéma. Les vaisseaux spatiaux et le vide spatial n’ont jamais été autant convaincants, même dans les films de la franchise Les Gardiens de la Galaxie. Le spectacle est finement mené et la science-fiction prédomine sur d’autres genres globalement. A l’échelle humaine, les chorégraphies de combat offertes notamment par Carol Danvers n’ont pas la même énergie que ce à quoi nous étions en mesure de nous attendre. La superpuissance du personnage n’est clairement plus à démontrer après ce premier opus, notamment dans une scène où elle se démène seule dans un vaisseau bondé de Skrulls ; mais elle n’impressionne pas pour autant, même en volant dans l’espace, au zénith de ses super-pouvoirs. La faute peut-être à un montage bancal ne concentrant pas assez l’action.

On appréciera malgré tout l’introduction du film dans un triple genre à la fois psychologique, politique et science-fictionnel. Le montage, toujours aussi plat, nous aide à comprendre partiellement comment Carol Danvers est devenue la super-héroïne la plus puissante de sa dimension, à travers des flash-backs tout aussi énigmatiques pour l’héroïne que le spectateur. Cette ambiance très dramatique nous sort un peu du carcan marvellien bien connu. On se laisser immerger dans les mondes Kree et Skrull, les deux ethnies extraterrestres en conflit, dans un style des plus starktrekiens. Puis débarquée sur Terre, dénommée C-53 par son peuple, Carol fait la rencontre de Nick Fury, dans une version rajeunie, alors simple agent du S.H.I.E.L.D., toujours joué par un Samuel L. Jackson plus déchaîné que jamais. Ce dernier a l’air d’avoir passé toute une vie dans la peau d’un agent secret casse-cou. Mais l’acteur apporte une touche d’humour supplémentaire et une sensibilité que le public n’avait encore jamais vu auparavant avec son personnage. Les fans apprendront comment le futur directeur du S.H.I.E.L.D. a perdu un œil, mais la raison peut décevoir – il s’agit bien là d’une sous-utilisation des allusions que Fury avait précédemment données.

Une féminisation assumée

Là où Marvel fait preuve d’intelligence, c’est en présentant une femme surpuissante sans pour autant que celle-ci occulte tout le reste de la distribution et d’autres personnages féminins servent admirablement l’histoire du film, à des niveaux plus ou moins importants. Car c’est aussi sur Terre que Carol renoue lentement avec des personnages de son ancienne vie, notamment sa meilleure amie et ancienne pilote de l’US Airforce elle aussi, Maria Rambeau (Lashana Lynch) et sa fille Monica (jouée par Azari Akbar et Akira Akbar à différents âges). Une autre présence féminine est celle de Mar-Vell (jouée par Annette Bening), en mentor féminin de Verse, le nom utilisé par Carol chez les Krees. C’est le personnage le moins exploité du film, et il va sans dire que cela provoque un sentiment de frustration, tant on aurait aimé qu’une réelle filiation s’opère entre les deux personnages.

Il est d’ailleurs intéressant de souligner à quel point Captain Marvel n’est pas là pour faire l’impasse, par effet de renversement pervers, sur le genre masculin et les personnages qui s’y rapportent ne deviennent pas les faire-valoir qu’étaient les femmes du cinéma, il y a encore quelques années. Ainsi, le personnage joué par Jude Law est assurément plus intéressant qu’il n’en a l’air dans les bande-annonces. L’apparition de Phil Coulson à nouveau campé par Clark Gregg, est plus anecdotique qu’autre chose, même si le Fan Marvel ne boudera pas son plaisir à apprécier les interventions du survivant de la bataille de New York. En revanche, la bonne surprise nous vient de l’acteur Ben Mendelsohn, qui avait déjà officié dans le rôle d’un méchant dans Rogue One – A Star Wars Story. Son interprétation de Talos, chef des Skrulls, est charismatique, malgré l’épaisseur de maquillage facial qui recouvre le comédien. Son pouvoir de métamorphose en n’importe quel être est tout aussi réussi soi-disant passant.

Des défauts notables

Du côté de la réalisation confiée pour la première fois chez Marvel Studios à une femme, Anna Boden, accompagnée de Ryan Fleck (suggérées par Brie Larson en personne aux pontes du studio), rien ne sort du lot. La caméra est cadrée comme il faut, mais il n’y a aucune profondeur. La mise en scène est plutôt plate et aucun parti ne nous permet clairement d’identifier une vision personnelle des cinéastes, soumis davantage au poids d’une histoire à raconter sans y apporter une patte. Même si les films Marvel Studios ont tous des codes partagés en commun, certains d’entre eux héritent d’une patte personnelle du ou des réalisateur(s) comme ce fut le cas pour James Gunn et Les Gardiens de la Galaxie ou Taika Waititi et Thor : Ragnarok. Les scènes de dialogue font le même effet alors que le potentiel du film est tout autre. Quand on sait que les réalisateurs ont été engagés sur ce projet pour travailler un maximum cette partie justement, on se dit qu’une erreur a sans doute été commise. Enfin, la vision morcelée de l’histoire, faite d’énigmes et de puzzles à résoudre, est encore un facteur favorisant la lisibilité médiocre des autres personnages ou le développement pas assez détaillé des cultures décrites dans le film. Frustrant. Fort heureusement, Brie Larson parvient malgré tout à trouver le juste équilibre pour apporter une personnalité convaincante à son personnage quand le scénario et les personnes qui la dirigent font tout pour l’en empêcher.

Captain Marvel situe son action en 1995. N’y voyez pas là qu’un simple effet marketing, faisant suite aux recettes miracles des (Les) Gardiens de la Galaxie, nous ayant plongé dans un univers très seventies. Le décor des années 1990 de Captain Marvel s’avère également être un albatros autour du cou. Vraisemblablement, il a été décidé d’installer l’héroïne dans le passé pour que, lorsque Carol Danvers revienne dans Avengers Endgame, elle ait l’expérience suffisante et la capacité de présenter une menace crédible contre Thanos, plutôt que de paraître une néophyte récemment engagée et encore en cours de maitrise de ses aptitudes. Mais plus concrètement, cette période amène plus de problèmes qu’elle n’en résout. Pas indispensable au récit, cette époque qui célèbre le grunge et les VHS est un bon moyen pour les Marvel Studios de jouer à fond la carte de la nostalgie des années 1990. Certaines blagues découlant du décalage chronologique entre la sortie du film et l’époque qui y est relaté (pourtant pas si lointaine) – par exemple, attendre qu’un lecteur de CD-ROM charge un disque – sont bien senties mais le plus souvent, on a l’impression que le film impose aux téléspectateurs des références dont on se serait bien passé, tant elles nous paraissent banales. L’humour se rattrape notamment grâce aux saillies de Nick Fury et à la relation très amusante qui s’impose entre lui et Goose le Chat, une créature très étonnante, qui s’accapare les moments les plus drôles du film.

La bande originale du film souffre du même syndrome « surnostalgique » en revanche, avec des chansons bien connues des années 1990 qui tombent comme un cheveu sur la soupe dans certaines scènes (« Just a Girl » de No Doubt étant une exception). Un flot incessant de cris nostalgiques ne fait pas un bon film. La musique composée pour la première fois là encore chez Marvel Studios par une artiste, Pınar Toprak (qui a signé la musique du cartoon Purl), se fait hélas trop peu entendre. Les premières notes très « new age » et électroniques de la partie science-fictionnelle du film et le thème principal relié au personnage sont brillamment exécutés mais ne marquent pas. Était-ce, dès lors, un choix judicieux de bourrer le film de chansons des années 1990, quand un réel potentiel orchestral ne demandait qu’à s’affirmer ?

L’ancrage réussi dans le MCU

Plus gênant encore, c’est la raison qui tente d’expliquer pourquoi personne n’a vu Captain Marvel dans les films Marvel précédents et qui nous paraît bien peu convaincante. Sans dévoiler le dénouement du film, lorsqu’il lui est confié la mission de sauver la planète Terre contre toute invasion extraterrestre, on se demande alors légitimement pourquoi Nick Fury ne l’a pas rappelée lorsque les Chitauri ont envahi New York dans le film Marvel’s Avengers. L’explication est plus bête que ça : le personnage n’existait pas au moment de la sortie de ce film en 2012 et Marvel Studios, n’avait, à l’époque, pas du tout l’idée d’adapter sur grand écran ce personnage, ni d’en faire le personnage ultra puissant qu’elle est. Il aurait fallu néanmoins retravailler davantage son inclusion dans le Marvel Cinematic Universe pour que son ralliement aux côtés des Avengers dans Avengers Endgame n’en soit que plus cohérent. Malgré cela, l’ancrage de Captain Marvel dans cet univers partagé est des plus réjouissants, tant et si bien que le rebondissement final du film nous surprend positivement. L’inclusion de la race de l’Empire Kree est également très réussie quand on sait que celle-ci est déjà apparue dans la franchise Les Gardiens de la Galaxie et les séries télévisées Marvel : Les Agents du S.H.I.EL.L.D. et Marvel’s Inhumans. On retrouvera d’ailleurs des têtes bien connues comme Ronan l’Accusateur (lui aussi dans une version rajeunie), l’un des chefs du clan Kree, toujours incarné par Lee Pace, ou Korath, joué par Djimon Hounsou.

Essayons alors de tirer des éléments très positifs de Captain Marvel : il y en a. Tout d’abord, ne pas être tombé dans le piège de l’« origin story » habituelle où l’héroïne découvre ses pouvoirs. Ici, elle les maitrise déjà : au contraire, elle les développe encore plus. La prise de risque de Marvel Studios passe aussi par des poncifs super-héroïques totalement abattus dans ce film : ici, point de relation romantique, point de sexualisation primaire, ni de manichéisme politique et un message sociétal sous-tendu où le féminisme passe par l’action, la prise en main de son propre destin, le dépassement de soi dans un système de valeurs oppressantes et non la simple revendication. Cette dernière intention est clairement revendiquée dans le message de fond de Captain Marvel. Si l’interprétation de Brie Larson n’amenait pas son lot de subtilité, le film aurait été sans doute mal perçu. Il n’en est rien car l’effet provoqué est davantage stimulant, rafraichissant et inspirant.

En survolant les genres – science-fiction, buddy movie, thriller psychologique ou film politique – et en proposant une histoire beaucoup trop décousue, le film Captain Marvel éprouve des difficultés évidentes à s’imposer comme un poids lourd du Marvel Cinematic Universe. Le personnage en revanche est admirablement porté par une Brie Larson totalement investie, qui rejoint avec aisance le panthéon des acteurs et actrices des Marvel Studios. Malgré une réalisation sans aucune âme, l’actrice réussit à rendre son personnage attachant, à la fois profondément humain et christique, juste avant son intervention délicate dans Avengers Endgame. C’était mission impossible (mais indispensable pour que le MCU prospère à court et plus long terme) et pourtant, c’est réussi haut la main. Joli divertissement, le film n’appelle qu’une suite. Aura-t-elle la capacité d’amener autant de quoi réfléchir que ce premier film ? C’est moins sûr. Ce que l’on sait en revanche, c’est que cette super-héroïne explosive, démocratisée grâce au cinéma comme le furent de nombreux Avengers auparavant, amène plus de panache et de flamboyance que le film lui-même lénifiant dans l’ensemble et imparfait, dirigé davantage par des producteurs que des réalisateurs. Loin d’être médiocre malgré tout, le film Captain Marvel est symptomatique du genre marvellien de ces dernières années : qualités et défauts notables d’une exécution trop propre se mêlent allègrement à l’évolution de personnages portés à des niveaux de symbolique extrême, espérant inspirer toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus vite.

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