L’évènement cinématographique de cette fin d’année est sans aucun doute West Side Story. Relecture formidable de la comédie musicale de Broadway de 1957 et du film éponyme sorti quatre ans plus tard, la première comédie musicale de Steven Spielberg constitue une véritable déclaration d’amour à l’œuvre du quatuor Jerome Robbins, Arthur Laurents, Leonard Bernstein et Stephen Sondheim (ainsi qu’à son propre père auquel le film est dédié) tout en glissant quelques subtils messages sociétaux et politiques. S’il bénéficie de très bonnes critiques positives et qu’il est promis à un bel avenir aussi bien dans les salles que durant la saison des récompenses, le film West Side Story suscite néanmoins quelques controverses dans certains pays du Moyen-Orient.
West Side Story banni dans six pays du Moyen-Orient à cause de la présence d’un personnage
Deadline révèle que West Side Story ne sortira pas ce 10 décembre en Arabie Saoudite, aux Émirats Arabes Unis, à Oman, au Koweit, au Qatar et au Bahreïn. La raison est que les autorités de ces pays ont demandé à Disney de supprimer les passages où apparait le personnage d’Anybodys joué par l’artiste non binaire Iris Menas.
Anybodys a un rôle très secondaire mais apparait à plusieurs scènes clés de l’histoire. Il (Elle) s’agit d’un garçon manqué qui fait partie du gang des Jets mais contrairement aux autres, cet (cette) individu ne prône pas la violence. Les États du Golfe ont demandé à Disney de modifier le montage du film en supprimant les passages où apparaît Anybodys et la firme aux grandes oreilles n’a pas voulu céder afin de défendre la vision de Steven Spielberg.
Tensions entre Disney et le Moyen-Orient sur les films
Ce n’est pas la première fois que Le Moyen-Orient demande à Disney de modifier certains contenus de ses films. Souvenons-nous du cas du long-métrage En Avant des studios Pixar qui avait fait polémique dans ces mêmes pays pour son personnage secondaire homosexuel. En 2017, le film La Belle et la Bête avait également suscité des problèmes similaires dans certains pays du Golfe ou en Russie. Il y a un mois, même chose pour Les Éternels avec le personnage de Phastos qui vit une relation avec son compagnon Ben.
La compagnie nationale du cinéma au Koweït, un des pays connus pour sa législation extrêmement sévère à l’égard des homosexuels, avait interdit sa diffusion quatre jours après sa première projection tandis que la Russie, où l’homosexualité est resté un crime jusqu’en 1999, l’avait interdit au moins de 16 ans. En Malaisie, le film était sorti avec un avertissement pour les moins de 13 ans, avec le consentement de la firme locale de Disney. Il semble que la compagnie soit désormais plus ferme face à ces dénonciations et pose désormais des ultimatums aux pays concernés.