Cette semaine, la société Oriental Land Company (OLC), détentrice et opératrice de Tokyo Disney Resort, a publié les résultats financiers de son deuxième trimestre de son exercice fiscal 2020. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les chiffres ne sont évidemment pas à la hauteur mais ils ne réflètent que le contexte économique actuel puisque Tokyo Disney Resort est resté fermé durant plusieurs mois et accueille depuis début juillet un nombre limité de Visiteurs chaque jour. Retrouvez à titre comparatif les chiffres du trimestre précédent. Découvrez les nouveaux résultats publiés ce 29 octobre 2020.
Des résultats forcément médiocres pour OLC
Rappelons qu’ils concernent la période qui s’étale du 1er juillet jusqu’au 30 septembre 2020 et sont comparés dans le développement qui suit avec les résultats du premier trimestre de l’année 2019. Les parcs de Tokyo Disney Resort ont rouverts le 1er juillet après plus de quatre mois de fermeture. Mais bien qu’ils aient été ouverts durant toute ce deuxième trimestre, les résultats affichent toujours une baisse de 85 % par rapport au premier semestre de l’exercice précédent. Les recettes ont diminué à l’échelle de toute l’entreprise (qui ne gère pas que Tokyo Disney Resort) de 76% à 59,1 milliards de yens, soit environ 484 millions d’euros, cet exercice, et la société dans son ensemble a perdu 24,1 milliards de yens, soit 197,4 millions d’euros jusqu’à présent.
Concernant le secteur des parcs à thème de OLC, on notera une perte de 19,3 milliards de yens, soit 158,1 millions d’euros par rapport au premier trimestre de l’exercice 2019, en grande partie en raison de la fermeture temporaire. Les bénéfices et les revenus sont toujours en baisse en raison du faible taux de fréquentation des parcs par rapport à la normale. Cependant, le panier moyen par Visiteur a augmenté par rapport au premier semestre de l’exercice 2019, avec une augmentation de 1621 ¥ (13,28 euros) par Visiteur, sur une moyenne de 13 125 ¥ (107,53 euros). Cela peut être attribué à l’augmentation du prix des billets et les restrictions de certains billets depuis la réouverture, une augmentation temporaire des ventes de produits dérivés en raison de la demande accrue et une augmentation temporaire due aux « nombreuses possibilités de restauration ».
Vers des réductions des dépenses
Concernant la partie hôtelière du Resort japonais, depuis la fermeture du parc hôtelier le premier jour de l’exercice, le 1er avril 2020, et la réouverture du 30 juin dernier, le chiffre d’affaires des hôtels est en baisse de 76,5% à 8,1 milliards de yens, soit environ 66,4 millions d’euros. Il s’agit d’un changement significatif par rapport au premier trimestre, où les hôtels n’ont enregistré qu’un chiffre d’affaires d’environ 815 000 euros. Quant au segment « Autres activités », qui comprend le centre commercial Ikspiari et le transport Disney Resort Line, entre autres, a vu son chiffre d’affaires baisser de 62,4% à 3,1 milliards de yens, soit environ 25,4 millions d’euros. La diminution des pertes nettes exceptionnelles soulignée par OLC se traduit notamment par la mise en place d’une « subvention d’ajustement à l’emploi » pour les employés, pour faire face à la fermeture temporaire du site et la suppression de certaines primes hivernales.
La fréquentation de Tokyo Disneyland et Tokyo DisneySea restera limitée durant les prochains mois qui couvriront le second semestre de 2020. De ce fait, il faut s’attendre à des chiffres là encore décevants. Les pertes devraient cependant être moins importantes que celles de la même période de l’exercice 2019. Les ventes nettes ne devraient chuter que de 41,5% à environ 126,3 milliards de yens, soit 1,037 milliard d’euros. Cependant, la société devrait encore perdre 27,2 milliards de yens, soit environ 223,3 millions d’euros. La fréquentation de ce prochain semestre devrait également chuter de moitié, les parcs étant soumis à des restrictions en terme d’accueil. On prévoit ainsi la venue de seulement 6,82 millions de Visiteurs au cours des six prochains mois. En revanche, les dépenses de chaque Visiteur augmenteront significativement du fait de l’augmentation du prix des billets et la mutltiplication des offres de restauration, ce qui ne sera pas le cas pour les ventes de merchandise qui devraient connaître une légère baisse du fait de la suppression des événements spéciaux à venir dans les parcs.
Des investissements réduits et d’autres confortés
Afin de palier à ces problèmes de trésorerie et affronter sereinement la crise économique liée à la pandémie, Oriental Land Company va mettre en place un plan de réduction drastique des dépenses pour son personnel qui permettra d’économiser 31 milliards de yens. La rémunération des exécutifs sera revue à la baisse en premier lieu, les primes hivernales pour les employés à temps plein seront elles aussi réduites, les embauches sont gelées et les Cast Members actuellement sous contrat seront réaffectés ici et là en fonction des besoins opérationnels. Le système de « chômage partiel » n’existe plus depuis septembre dernier. Enfin, une autre voie permettre de réduire des dépenses diverses de 19 milliards de yens en retravaillant les opérations promotionnelles auprès des Visiteurs, en suspendant des événements spéciaux, en suspendant ou en réduisant les offres de divertissement et en régulant les opérations de maintenance.
Toute cette trésorerie permettra d’augmenter les investissements sur le long terme, dans le but de valoriser l’entreprise financièrement. Les dépenses d’investissement sur le court terme seront réduites d’environ 18 milliards de yens en suspendant, en reportant ou en réduisant les projets de rénovation moins urgents tout en continuant à financer des investissements de croissance tels que l’expansion de Fantasy Springs à Tokyo DisneySea. Les dépenses en capital sont toujours prévues pour 147,2 milliards de yens pour l’exercice 2020. Les dividendes en espèces pour les actionnaires d’OLC devraient également être réduits de moitié de 44 ¥ à 26 ¥ par action en faveur de la sécurisation des liquidités disponibles et du capital pour des investissements de croissance comme Fantasy Springs.
Des objectifs revus à la baisse
Les objectifs records en terme de trésorerie et de fréquentation qu’espérait OLC ont été supprimées du cahier des charges de l’entreprise qui souhaite « fournir constamment une expérience de parc à thème très satisfaisante ». En dépit du fait que la stratégie commerciale reste inchangée, des mesures pour renforcer la trésorerie et faire face à la crise de la COVID-19 sont et seront instaurées. C’est en fonction de l’évolution de la situation que les mesures seront régulées, notamment au niveau du secteur commercial.
Oriental Land Company a entrepris un certain nombre de projets au cours de la période d’exploitation ajustée pour augmenter ses revenus et améliorer l’expérience du Visiteur. Ce plan en trois points vise à :
- augmenter la fréquentation et le nombre de clients des hôtels,
- augmenter le prix des billets, les recettes de merchandise et restauration
- augmenter la valeur de l’expérience.
Depuis leur réouverture, les Parcs ont augmenté leur capacité d’accueil en aménageant les endroits clos et e installant des vitres en plexiglass entre les sièges d’attraction (actuellement en place dans l’attraction The Enchanted Tale of Beauty and the Beast), en ouvrant la nouvelle extension New Fantasyland le 28 septembre, ajustant les heures d’ouverture des parcs, proposant de nouveau Disney Light the Night et Nightfall Glowle depuis le 1er septembre, en ayant permis aux personnages Disney de revenir, en ayant lancé une nouvelle carte de boissons, en ayant augmenté la capacité d’accueil des hôtels à à 50% et en ayant proposé des séjours avec rencontres avec des Personnages Disney dans des salles de spectacle inutilisées.